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Sélection des professeurs : Coup d’oeil sur le processus d’embauche

– Par Frédérique Mazerolle et Gloria Charles-Pierre –

L’Université d’Ottawa (U d’O) embauche plus de 2000 professeurs réguliers, à temps partiel ainsi que des assistants par année pour combler tous les postes d’enseignement dans les diverses facultés. La Rotonde s’est penchée sur la question d’embauche des professeurs pour savoir comment les enseignants sont amenés à enseigner.

Les étudiants peuvent penser que les professeurs à temps plein ainsi que ceux à temps partiel sont égaux dans leurs tâches. Par contre, leur processus d’embauche diffère puisque les deux partis ne sont pas représentés par le même syndicat, soit l’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO) et l’Association des professeurs à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO).

Selon les propos de Jules Carrière, vice-recteur associé aux affaires professorales de l’Université, le processus d’embauche se fait plus rapidement pour les candidats aux postes à temps partiel. Normalement, 30 jours après l’affichage des postes, les postes à temps partiel sont comblés. Pour les professeurs réguliers, ils doivent passer devant un comité de sélection où on peut leur demander de faire une présentation. De plus, pour être en mesure d’obtenir leur permanence, les professeurs à temps plein doivent avoir accumulé au minimum quatre années d’enseignement dans un établissement postsecondaire, dont deux à l’U d’O.

En ce qui concerne la langue, que ce soit pour enseigner en français ou en anglais, aucun examen général de compétence linguistique n’est requis au moment de l’embauche pour les candidats aux postes à temps plein ou à temps partiel. Cependant, comme l’indique l’article 11 de la Convention collective de l’APUO, la connaissance active ou passive de l’autre langue officielle peut être un atout pour un professeur qui voudrait demander sa permanence.

« Un examen n’est pas requis, mais au moment de son embauche, on s’attend à ce que le professeur ait une connaissance active de l’anglais ou du français. On peut exiger en outre qu’il ait un niveau donné (actif ou passif) de connaissance de l’autre langue officielle », explique M. Carrière.

Lucie Hotte, professeure titulaire au département de français de l’U d’O, a eu la chance de faire partie de plusieurs comités d’embauches. Ceux-ci sont normalement composés de professeurs réguliers du département en question. Certains départements peuvent même aller chercher un représentant étudiant.

Cependant, elle explique également que dans le cas de la Faculté des arts, il est nécessaire pour tous les professeurs qui veulent obtenir leur permanence de passer un test de compétence linguistique, compte tenu du fait que la majorité des programmes sont offerts dans les deux langues. Selon l’article 11.1 de la Convention collective, les facultés peuvent, si elles croient que c’est nécessaire, évaluer cette compétence.

« [La Faculté des arts] exige que tous les professeurs passe[nt] un test de compétence linguistique avant l’obtention de la permanence afin de s’assurer que le niveau de langue exigé lors de l’embauche est atteint », explique-t-elle.

Pour ce qui en est du rang d’enseignement du professeur, il en revient également aux facultés de prendre cette décision. Les professeurs sont normalement embauchés à titre de professeur adjoint et peuvent dès lors monter dans l’échelle professorale.

« Lorsqu’ils obtiennent la permanence après cinq ans de probation, ils passent au rang d’agrégé, puis ils peuvent [faire] une demande de promotion au rang de titulaire cinq ans plus tard si leur dossier de recherche est de qualité supérieure et qu’ils ont de bonnes évaluations d’enseignement », explique Mme Hotte. « Pas tous les professeurs deviendront titulaire. Parfois, un professeur peut être embauché à un rang plus élevé que professeur adjoint, mais cela n’arrive que si le professeur a déjà un poste ailleurs à ce rang plus élevé. Il a donc déjà beaucoup d’expérience comme professeur. Les facultés sont habituellement réticentes à embaucher quelqu’un à un rang supérieur au rang d’adjoint, car le salaire sera aussi plus élevé ».

Professeur titulaire : ne plus risquer le congédiement

Le titre de professeur titulaire, un système propre à l’Amérique du Nord, est le plus haut titre que l’on peut avoir en tant que professeur. Il protège le professeur d’un congédiement sans cause dans la théorie, alors que dans les faits, les professeurs titulaires jouissent d’un poste permanent. Pourquoi accorder un tel privilège? La titularisation sert à garantir l’autonomie et la liberté académique du chercheur.

Matthew Kerby, professeur titulaire depuis trois ans au Département d’études politiques, possédait déjà sa permanence dans un autre établissement où il enseignait et a postulé pour l’avoir à l’U d’O après un an d’enseignement. En partageant sa perspective sur la titularisation à La Rotonde, il a demandé que ses propos soient conservés dans leur intégrité.

Lorsque La Rotonde lui a demandé s’il croyait que tous les professeurs devraient bénéficier du statut de professeur titulaire, M. Kerby nous a répondu que « si par statut vous faites référence au droit de mener et de diffuser de la recherche de bonne foi sans contrainte, oui, je crois que tous les professeurs devraient avoir droit à la titularisation. À la fin de la journée, la titularisation existe pour protéger la connaissance. Pour le faire, ceux qui produisent les recherches doivent savoir qu’ils peuvent le faire sans entrave. ([I]f by “status” you mean the right to conduct and disseminate research in good faith free from external interference then yes, I do think all “professors” should be entitled to that status. At the end of the day tenure exists to protect knowledge. In order to do that those who produce research need to know that they can pursue that knowledge unhindered) ».

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