Par Slim Essid, Chef du Pupitre Sport
Arrivé de l’Université d’Acadia et attendu comme une recrue de poids cette saison, Sean Stoqua a surpassé les attentes. Son expérience, sa maturité, sa puissance physique et ses qualités techniques en font un leader incontesté du vestiaire des Gee-Gees, et lui ont déjà valu des prestations qui ne sont pas passées inaperçues vu son titre d’athlète de la semaine du 27 Novembre 2017. Cette semaine, il a accepté de se confier à La Rotonde par rapport à sa carrière et ses projets futurs.
La Rotonde : T’attendais-tu à pratiquer le basket-ball au niveau universitaire?
Sean Stoqua : Je faisais beaucoup de sport quand j’étais jeune, mais le basket était mon favori dès mon jeune âge. Récemment, j’ai aussi joué au football américain à l’Université d’Acadia. C’était difficile de pratiquer les deux sports au niveau universitaire mais j’aime énormément les sports, particulièrement ce que je joue. C’est des sports d’équipe, donc c’est amusant de participer avec des amis. Je ne vois pas ça comme une corvée, mais plutôt comme quelque chose de fun. Si c’était possible, j’aurais fait un troisième sport! Mais ça demande beaucoup de temps et une capacité énorme à le gérer. Tu dois étudier, travailler… Donc c’est important de gérer son temps d’une bonne façon, c’est à dire de faire les bons choix au niveau du sommeil, de la nourriture, etc.
LR : En parlant de nourriture, suis-tu un plan nutritif spécial?
SS : J’essaye de manger des choses non-inflammatoires. Ce n’est pas nécessairement strict mais c’est assez spécifique. Je ne mange pas le matin, je fais du jeûne intermittent où je prends la majorité de mes calories dans des heures restreintes. Je mange mes glucides après l’exercice physique, mais pas avant. Aussi, en général, j’évite les aliments qui sont susceptibles de causer des réactions inflammatoires comme le blé, le gluten. On peut dire que je suis un régime pratiquement paléo. (n.d.r. Le régime paléo est un plan nutritionnel où l’on consomme des aliments sous la forme la plus naturelle possible, donc très peu transformés.)
LR : Après ta blessure, as-tu douté de pouvoir revenir à ton plus haut niveau ?
SS : C’est une bonne question… Je me suis juste blessé à nouveau, mais cette fois au niveau du genou droit, à deux semaines de la fin de notre saison. Mais pour ma première blessure dans la cheville, c’était dur. La douleur était forte, surtout après le moment où la fracture a eu lieu. La récupération était longue. Après huit, neuf mois, j’étais au même niveau qu’avant. Dix mois après je dirais que je suis devenu plus fort. Tous les objectifs mesurables comme le saut vertical, l’agilité, la puissance… Je me sentais meilleur un an environ après la blessure. Je dois honnêtement donner du crédit au chirurgien, Dr Bill Beverage, qui a fait un très bon job sur ma cheville et il mérite beaucoup de reconnaissance. Ce n’est pas non plus l’opération qui m’a rendu meilleur, mais c’est la nouvelle approche, le nouvel état d’esprit qui en résulte. Ça m’a fait changer mon mode de vie comme l’alimentation, le sommeil, la récupération et ça m’a certainement propulsé à un meilleur niveau.
LR : As-tu été découragé par ta taille quand tu étais plus jeune ?
SS : Quand j’étais jeune, j’étais petit pour mon âge. J’avais décidé de quitter les autres sports et je pense que c’était la période la plus difficile. On me disait que j’étais trop petit de taille mais bon, au fil du temps, j’ai appris à mettre en avant mes qualités. Il y a des avantages à ne pas être aussi grand. Je pense à l’agilité, au fait que mon centre de gravité est assez bas donc je tiens bien sur mes jambes. Je suis difficile à faire tomber, je peux changer de direction plus rapidement que la moyenne… C’est dur pour les autres joueurs de nous marquer, et c’est plus facile pour nous de le faire.
LR : Penses-tu que vous avez obtenu ce que vous méritiez cette saison ou que vous pouviez faire beaucoup plus?
SS : Oui, il est vrai que comme équipe et au niveau des résultats, nous n’étions pas vraiment constants. C’est normal je pense, on a beaucoup de nouveaux joueurs qui sont venus cette année, et cela prend du temps à les intégrer. Les blessures n’ont pas du tout aidé, surtout le fait que ça a touché nos joueurs cadres. Par exemple, Brody Maracle a souffert d’une commotion cérébrale durant le premier match et a manqué tout le premier semestre, Jean Pierre-Charles a eu un problème à la cheville, etc. On a eu toute l’équipe au complet à partir de mi-janvier. C’est là où on a pu pratiquer, s’entraîner avec tout le monde.
LR : Et tes projets d’avenir ?
SS : J’aimerais continuer ma carrière de basket-ball professionnel en Europe, pas ici. Il y a une bonne ligue au Canada mais je veux avoir une expérience ailleurs, voyager un peu et potentiellement avoir de l’expérience comme physiothérapeute, mais au final, mon objectif principal, depuis toujours, est de devenir un athlète professionnel. C’est quelque chose que je veux continuer à faire et en même temps, si j’ai la chance de devenir physiothérapeute, je ne me dis : pourquoi pas ? Ça serait un avantage et quelque chose en plus que je ferais aussi à plein temps après ma carrière. Pour ce qui est du pays : la France, la Belgique, qui est connue pour le chocolat et je suis un amateur de chocolat! (Rires) L’idéal serait d’aller dans un pays francophone où je pourrais pratiquer mon français. J’ai déjà voyagé en Europe et suivi des matchs professionnels, comme en Allemagne, Pays-Bas… Pour ce qui est des grands clubs et beaux pays, je pense que j’aurai l’embarras du choix!