Sciences de la religion et investissements propres: deux médias papier à suivre
– Par Philippe Pépin –
Le département des études supérieures en Science de la Religion ainsi que la Coalition pour les Investissements Justes de l’Université d’Ottawa ont lancé respectivement leur média papier ce jeudi, 22 novembre ainsi que vendredi, 23 novembre.
La Revue des sciences des religions d’Ottawa
La revue en est à quatrième édition cette année. Elle se présente comme une publication des ouvrages les plus intéressants des étudiants du cycle supérieur du département de sciences des religions. Le lancement fut animé par Lori Beaman, titulaire de la chaire de recherche du Canada en étude de la religion dans le contexte multiculturel canadien. À cette occasion, Leo Van Arragon et Steven Tomlins, auteurs de deux textes du recueil, sont venus parler un peu de leurs recherches.
William A. Stahl a eu l’occasion de présenter ses recherches à l’occasion d’une conférence intitulée « The Church on the Margins: Religion and Atheism in a Secular Age », portant sur l’évolution de la chrétienté au Canada depuis les années 60, puis sur la place de l’athéisme dans la nouvelle mosaïque culturelle ayant pris le pas sur les grandes institutions religieuses.
Selon Steven Tomlins, auteur pour l’édition 2012, celle-ci « s’inscrit dans un dialogue continu entre les chercheurs du département; il y a eu des tentatives dans le passé d’établir un thème aux différentes éditions mais l’éclectisme des différents textes soumis était incompatible avec cette optique. » Pour Heather Portman, également auteure de la présente édition, « la revue est trop diversifiée pour présenter un agenda quelconque. La grande gamme d’étudiants impose plus une palette de différentes opinions qu’une direction unifiée ».
Le « Zine » de la Coalition pour l’investissement juste
Pour la première fois depuis l’institution de la Coalition pour l’investissement juste (CIJIC), un magazine est maintenant à la disposition des étudiants qui souhaitent en apprendre davantage sur le mouvement. « Le Zine est une méthode semi-informelle de passer de l’information aux gens, d’aller chercher le plus grand nombre de personnes partageant ou non des affinités avec la CIJIC puis potentiellement les rallier à la cause », affirme Christine Bérubé, membre de la coalition.
Le rôle de la CIJIC, s’intégrant désormais dans une campagne de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa, est clair: pour Emily Rees, membre du CIJIC et de « Climate Justice Ottawa », son mandat est de « militer pour l’accès à l’information, publiciser les différents investissements de l’Université d’Ottawa, et subséquemment militer pour le retrait des investissements considérés comme dommageables ou illégitimes par la CIJIC, c’est à dire l’apartheid israélien, les sables bitumineux, et les mines injustes. »
Devant les 25 personnes qui se sont présentés à l’événement, on peut se demander quelle portée aura la CIJIC dans les prochains mois, voire les prochaines années. Le rôle de la coalition et l’intérêt qu’elle suscite demeurent réels, aux dires de Dan Bader et Emily Glass, deux étudiants ottaviens à leur première apparition à une réunion de la coalition: « Sans être impliqués dans la CIJIC, à travers nos réseaux sociaux et notre bénévolat, la CIJIC nous est apparue comme un regroupement intéressant. Il reste à savoir si cette coalition reflète nos valeurs. Nous croyons cependant qu’il est important que l’Université en tant qu’institution publique, ou du moins grandement financée par les étudiants, rende publique là où elle investit cet argent ».
La CIJIC mène présentement le combat pour la justice à Gaza, et a été présente aux trois grandes mobilisations des dernières semaines. Selon Emily Rees, la coalition est définitivement une alliée de la cause palestinienne et entend veiller à ce que les fonds de l’Université ne viennent pas accentuer les injustices.