– Par David Beaudin Hyppia et Ghassen Athmni –
Le vice-président aux affaires sociales de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a annoncé, samedi dernier, dans une lettre adressée au président du Conseil d’administration (CA) Dave Molenhuis, à la présidente de la FÉUO Anne-Marie Roy et aux médias étudiants, sa démission.
Dans la lettre, M. Marquis a invoqué sa volonté de s’excuser auprès de Mme Roy, de ses collègues à la FÉUO et du corps étudiant, et ce, pour avoir participé à ce qu’il a décrit comme étant « une conversation inappropriée ». Il a également fait part de son inquiétude quant à ce qu’il a décrit comme étant des menaces et des messages de haine reçus depuis hier. M. Marquis a donné sa démission officielle le 1er mars. Ladite conversation, révélée hier sur internet sous forme de capture d’écran, contenait ce qui pourrait être interprété comme des incitations à punir sexuellement la présidente de la FÉUO. La conversation avait déjà été évoquée lors de la dernière réunion du CA dimanche dernier. Une motion présentée par rapport à la conversation avait fini par être ajournée.
Depuis l’apparition des captures d’écran, un certain nombre d’étudiants ont demandé la démission ou la révocation des représentants étudiants qui y ont participé. Une page Facebook a même été créée à cet effet. Alexandre Larochelle, vice-président aux affaires sociales de l’Association des étudiants en criminologie, a, lui aussi, présenté sa démission. Alexandre Giroux, membre du CA représentant la Faculté des sciences, est aussi impliqué dans la conversation. Selon Anne-Marie Roy, lorsque les personnes ayant participé à la conversation ont appris que de telles captures d’écran existaient et lui, avaient été envoyées à Anne-Marie Roy de façon anonyme, Alexandre Giroux, Michel Fournier-Simard et Bart Tremblay lui ont écrit pour lui dire qu’il allait y avoir des conséquences d’ordre juridique si lesdites captures d’écran devenaient publiques. Les conversations ont été rendues publiques sur le blog bellejar.ca, sous le titre « Rape culture at the university of Ottawa » (Culture du viol à l’Université d’Ottawa).
Cette semaine, Allan Rock, recteur de l’Université d’Ottawa, a donné son appui à Anne-Marie Roy par voie de communiqué estimant que « Ce genre de commentaires sur les femmes et les agressions sexuelles n’a nullement sa place sur un campus moderne, ni nulle part ailleurs dans la société canadienne » . Des représentants étudiants du Bureau des gouverneurs ont fait de même, ainsi que plusieurs étudiants sur les réseaux sociaux. Mme Roy a publié hier un message sur Facebook dénonce aussi la « culture du viol » et «les discours de haine» qui portent atteinte à n’importe quel individu. « Il ne faut pas voir tout ceci comme un cas isolé mais comme une forme de sexisme et de misogynie systémique qui n’est pas seulement présente sur la campus, mais bien dans des cercles spécifiques de nos représentants étudiants », explique la politicienne étudiante.