
Santé mentale des athlètes: « Avoir une approche axée sur la prévention » – Krista Van Slingerland
Par Ghassen Athmni
Cette semaine, l’Université d’Ottawa a exprimé publiquement son soutien à l’Initiative en santé mentale pour les étudiants athlètes (ISMÉA) lancée par la joueuse des Gee-Gees Krista Van Slingerland et la diplômée du programme de hockey féminin Samatha DeLenardo. La Rotonde a rencontré Krista Van Slingerland pour en savoir plus. Étudiante à la maîtrise en sciences de l’activité physique, elle joue au poste d’arrière dans l’équipe féminine de basketball.
La Rotonde : Votre initiative a vu le jour au printemps 2013, pourquoi est-ce que cela a pris deux ans à l’Université pour la soutenir publiquement ?
Krista Van Slingerland : Cela a pris du temps pour faire du travail de préparation et de réseautage. Nous avons eu une bonne couverture médiatique durant ce temps. L’Université a décidé qu’il était temps pour eux de l’adopter et de la diffuser.
LR : Est-ce que l’ISMÉA rencontre du succès dans les autres programmes de sport interuniversitaire au Canada?
KVS : Oui, nous avons des participants de plusieurs campus à travers le pays. D’Acadia et Dalhousie jusque dans l’Ouest, il y a des étudiants-athlètes de dix universités différentes qui travaillent avec nous. Nous avons organisés plusieurs activités à travers le pays avec la présence d’athlètes, d’entraineurs et d’experts.
LR : Après plus de deux ans de travail sur cette initiative, quelles sont les conclusions que vous en avez tirées? Avez-vous des recommandations à faire?
KVS : D’abord que mon cas est très loin d’être isolé. Plusieurs étudiants-athlètes ont connu des difficultés semblables. Ensuite je dirais qu’il est important d’éduquer les athlètes et l’encadrement des équipes en vue de combattre la stigmatisation des problèmes de santé mentale dans ce milieu. Il s‘agit vraiment d’avoir une approche axée sur la prévention.
LR : Le sport n’est-il pas un facteur de bonne santé mentale?
KVS : En tant qu’activité de loisir c’est effectivement bénéfique. Mais au niveau de la compétition, la pression et l’obligation de résultat changent la donne.
LR : Que serait la solution aux méfaits de la compétition?
KVS : La prévention plutôt que la réaction. Si un athlète exprime des difficultés dès le début de saison, la solution serait d’en discuter avec l’entraineur et d’établir un plan qui lui permettra d’évoluer le plus sainement possible. C’est très difficile de le faire si la saison est déjà en cours. Le dialogue est parfois difficile, il est donc important d’insister sur ce point.