Arts et culture
Par Karla Aparicio
Rêves américains
Dans son nouveau spectacle présenté au CNA jusqu’au 29 octobre, Thomas Hellman explore le mythe de l’américanité, s’immergeant dans cette période phare de l’histoire américaine comprise entre la conquête de l’Ouest et la crise des années 1930. Retour et réaction sur cette prestation mémorable à formule intimiste.
C’est en s’inspirant de sa série de chroniques américaines présentées entre 2012 et 2014 à l’émission La tête ailleurs à la radio de Radio-Canada que Thomas Hellmana eu l’idée de créer ses Rêves américains. Dans ce spectacle qu’il a mis en scène avec Brigitte Haentjens, l’auteur-compositeur-interprète aux multiples talents explore l’Americana à travers ses propres textes et ceux d’écrivains américains (Frank H. Mayer, John Steinbeck…) et des chansons tirées du répertoire blues, folk et gospel de l’époque. Par ailleurs, dans une entrevue effectuéedans le cadre du Festival International de la Littérature (FIL), Thomas Hellmana capturé l’essence même de son show de la manière suivante :
« Je n’ai pas l’ambition de dresser un portrait complet et exhaustif de l’Amérique de l’époque, mais de créer une œuvre qui plonge dans l’histoire pour réagir artistiquement à notre propre époque de crise. Ce n’est pas tant un spectacle historique qu’une réflexion sur la résilience et la créativité humaine, l’américanité, la capacité de l’art à faire surgir du sens du chaos. »[1]
En maniant tour à tour la guitare, le banjo, le piano, le ukulélé et le chant, Thomas Hellman nous émerge dans une expérience musicale hors pair. L’un des points forts de la soirée fut sans doute sa narration éloquente de la légende de John Henry, ce héros du folklore américain qui s’est affronté au marteau-pilon, a défié la machine et devenu un symbole de la main d’œuvre exploitée. Un autre moment mémorable fut son interprétation de la ballade Good Night Irene de Leadbelly, la chanson préférée de sa grand-mère à qui il a offert cette dédicace.
Le spectacle fut présenté en format cabaret, ce qui a certainement ajouté à l’intimité et à la suavité de l’atmosphère. Somme toute, il s’est agi d’une production ingénieuse et inoubliable propice à l’escapisme et à la rêverie.