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Revenir dans le passé pour mieux imaginer

PHOTO: ÉMILIE AZEVEDO

Par Pascal Vachon, journaliste

Revenir au tout début des droits humains pour comprendre ce qu’ils véhiculent était un point central du livre de José Lopez. Un livre qu’il a présenté en partie mercredi dernier lors d’une conférence au sujet de l’imaginaire politique des concepts de citoyenneté et de droits humains.

Son livre de 417 pages intitulé L’imaginaire politique du concept des droits humains s’intéresse à la politisation des droits humains. Le professeur de l’Université d’Ottawa a jugé qu’il fallait retourner dans les années 1970 afin de se pencher sur la question. Il utilise ce contexte comme point de départ malgré le fait qu’une organisation promouvant les droits de l’homme, l’Organisation des Nations Unies, a vu le jour en 1945.

« Dans les années 50, les gens évoquaient les droits humains mais c’était dans des contextes circonscrits. À partir des années 70, on commence à parler des droits humains d’une façon plus globale et beaucoup plus quotidienne, alors c’est vraiment à ce moment-là que cette notion commence à pénétrer l’imaginaire des gens », commence le professeur.

Selon Lopez, cette vision des droits humains possède un plafond que les gens n’osent pas – ou ne peuvent pas – dépasser.

« Quand on parle de droits de la personne, on limite le débat car on est tous d’accord par rapport à ça, donc il y’a aucune discussion et ça c’est un problème », explique-t-il.

Le professeur avait aussi pour but d’éclaircir la définition de droits humains, un concept parfois très vague et complexe pour les sociologues et les chercheurs.

« Je pense qu’il y a vraiment une méconnaissance de ce que sont les droits humains, on pense toujours à la dignité de l’individu et à l’égalité, mais ce sont tous des concepts qui sont assez abstraits, donc moi j’ai essayé d’identifier le pratique », affirme t-il.

Visite à Rome

L’auteur a surtout utilisé des archives des bibliothèques canadiennes pour faire ses recherches. À plusieurs reprises, il cite des historiens ou des sociologues du passé. Quand les archives canadiennes n’étaient pas suffisantes, le chercheur s’est déplacé jusqu’à Rome, en Italie, pour faire des recherches : « Je suis allé à Rome parce que c’était dans le contexte du droit à l’alimentation, et c’est là qu’est le siège social de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture », précise-t-il au sujet de son voyage en Europe.

Le titre du livre reflète, selon l’auteur, le manque de consensus sur la définition du droit humain. Ce titre avait pour but de révéler cet imaginaire du pouvoir politique concernant les droits de la personne car pour lui, les droits humains ne doivent pas être politisés.

« Je dis que c’est un imaginaire politique car c’est une façon de concevoir le droit de vivre ensemble, et imaginaire car c’est une façon de voir et d’imaginer le monde autrement mais aussi d’essayer de travailler pour la transformation du monde. »

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