
Réunion du Sénat: Quand les étudiants ne sont pas là, le Sénat danse
Par Frédérique Mazerolle
C’est devant une table pleine que la première réunion du Sénat de l’Université d’Ottawa (U d’O) de l’année académique s’est déroulée, lundi dernier. Alors que celui-ci est ouvert au public et que bon nombre de sièges étaient occupés, un seul représentant étudiant élu, Jean-Philippe Dubé, était présent. La Rotonde s’est donc rendue sur les lieux pour faire un constat des sujets qui ont été discutés.
L’unique représentant étudiant élu présent lors de la réunion se dit déçu du manque de participation étudiante au sein du Sénat, qui représente l’une des hautes instances décisionnelles de l’U d’O.
« Je trouve qu’il est bien dommage que les étudiants élus ne participent pas activement aux activités du Sénat. Depuis le début de mon mandat, je remarque que mes confrères étudiants sont très peu investis. Nombre d’entre eux ne prennent pas leur rôle au sérieux », explique Jean-Philippe Dubé, étudiant en science informatique.
Il soulève également ce manque de participation lors de la réunion qui s’est déroulée en juin, alors que la motion qui pouvait abolir le règlement académique 9.6 était débattue. Celle-ci permet aux étudiants de première année en science et en génie de reprendre un examen si celui-ci est échoué. Même si la représentante des étudiants des sciences était présente au début, celle-ci a dû quitter avant même que cette motion ne soit mise de l’avant.
Plusieurs programmes ont fait l’objet d’une mise à jour. Tous les programmes concernés, à l’exception des programmes de maîtrise en arts visuels, en espagnol et en théologie, en partenariat avec l’Université St-Paul, étaient des programmes d’études supérieures en génie et en sciences, en partenariat avec l’Université Carleton.
Le financement de l’U d’O a été au cœur de la discussion. D’après Allan Rock, l’Université doit choisir ses priorités et ses champs d’expertise pour mieux cibler ses dépenses. Il parle également qu’avec l’arrivée de Sheldon Levy, recteur de l’Université Ryerson, en tant que ministre de la Formation et des Collèges et des Universités de l’Ontario en décembre prochain, les choses bougeront.
Selon lui, « l’Université doit s’auto définir », en choisissant stratégiquement ses domaines les plus importants. « C’est un risque, but we’ll manage it », dit-il.
Pour Jean-Philippe Dubé, le discours du recteur n’annonce point de bonne nouvelle, rappelant que les services étudiants pourraient être coupés aux besoins des fonds nécessaires dans d’autres secteurs de l’U d’O.
« À long terme, les universités dont la performance n’est pas jugée adéquate risquent d’être fortement pénalisées et ce sont les étudiants qui écoperont. Le fait que le recteur ait parlé de ‘financement à risque’ durant le Sénat est d’autant plus inquiétant. On peut en déduire que l’université se prépare déjà à perdre une partie de son financement. »