
Réunion du CA de janvier : vers de nouvelles cotisations étudiantes ?
Crédit visuel : Hidaya Tchassanti — Directrice artistique
Article rédigé par Hai Huong Lê Vu — Journaliste
Le 21 janvier dernier, la dix-huitième rencontre du Conseil d’administration (CA) de l’année académique 2024-2025 du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) s’est tenue. À la fois en ligne et au pavillon Tabaret, la réunion, qui a duré environ six heures, a donné lieu à des questions référendaires pour les prochaines élections générales.
Des demandes de subventionnement, une après l’autre
Lors de la rencontre, Mark Uchanski, président du Fonds de dotation en génie, a proposé une motion dont le but est de changer la dénomination de droit accessoire de l’Association des étudiant.e.s en génie (AÉG) en « Fonds de dotation en génie ».
Bien que cette motion ait suscité un débat, c’est suite à des amendements que celle-ci a été divisée en trois motions qui ont été approuvées. L’une d’entre elles s’adresse aux étudiant.e.s en informatique pour déterminer s’ils.elles souhaitent payer cette cotisation de 25 dollars. Bien que cette population estudiantine ne soit pas membre de l’AÉG, elle fait partie de la Faculté de génie, et selon Daniel Thorp, bénéficie tout de même des activités offertes par l’Association.
La réunion s’est poursuivie avec la motion suivante, présentée par Ethan Rolando Dolcino, étudiant en deuxième année en développement international. La motion proposait l’instauration d’une contribution semestrielle de trois dollars par étudiant.e pour subventionner les initiatives du futur caucus Horizon Accessibilité. Elle a éventuellement été approuvée par le CA.
Une autre motion, proposée par Alex Stratas, Commissaire à la revendication, a aussi été acceptée. Celle-ci suggérait un prélèvement de 1,50 dollar par semestre par étudiant.e pour financer le fonds de plaidoyer. En entrevue avec La Rotonde (LR), Greg Coleman, Commissaire aux opérations, cite le succès des dernières activités de revendication, comme la pétition U-Pass, malgré un budget limité.
Durant la réunion du CA, Stratas a estimé que davantage de ressources financières permettraient d’amplifier ses actions, notamment face au durcissement des autorités locales.
La Commissaire à la revendication a également soumis une autre motion, visant à prélever 0,15 dollar par étudiant.e par semestre au profit du Flying Squad, un programme de bénévolat appuyant les activités de revendication du SÉUO. Cela dit, elle a décidé de retirer la motion pendant la réunion du CA, justifiant que le montant du fonds de plaidoyer suffira pour ses activités.
Les discussions ont également tourné autour d’une motion présentée par Thorp, qui a été approuvée par la suite. En effet, il a proposé la création d’une cotisation de 5 dollars par semestre pour les étudiant.e.s en génie et en informatique, afin de financer le Réseau technologique de la capitale.
Thorp justifie sa proposition par le fait que cette population estudiantine bénéficie également de Hack the Hill, un événement organisé par le Réseau technologique de la capitale. Il s’agit d’un « hackathon » permettant l’éducation technologique, l’innovation étudiante et le développement professionnel.
Centre de la Francophonie, la nouvelle Coop vélo ?
Une autre motion a été aussi au cœur des débats : celle de Colton Ray Males Chaput, qui a cherché une manière de subventionner le potentiel Centre de la Francophonie.
La motion de Chaput proposait initialement de réaffecter les fonds du « Core Services fee » dédiés à l’opération de la Coop vélo vers un nouveau fonds qui assurerait la création et l’opération d’un Centre de la Francophonie.
En entrevue, Coleman a expliqué qu’il n‘est pas possible de transférer les fonds de la Coop vélo, car son budget est financé par un montant plus vaste destiné aux activités récréatives.
Face à ces contraintes, la question a été réécrite et amendée à plusieurs reprises par Delphine Robitaille, présidente du SÉUO. La nouvelle formulation demandera à chaque étudiant.e un prélèvement de 1,50 dollar par semestre pour financer le Centre de la Francophonie, tout en laissant intacte l’allocation budgétaire de 90 717 dollars de la Coop vélo pour 2024-2025. Pour comparaison, le SÉUO octroie cette année académique 30 000 dollars pour les activités pour la Francophonie.
En cas d’approbation des étudiant.e.s lors du référendum, un prélèvement étudiant serait instauré pour ce centre. Coleman clarifie que l’argent serait garanti pour les initiatives francophones, peu importe le résultat de la question référendaire. Il poursuit en déduisant que si les étudiant.e.s approuvent la motion, le financement des activités pour la francophonie uottavienne ne dépendrait plus d’une décision discrétionnaire du CA, car celles-ci possèderont un budget indépendant grâce au dit prélèvement.
Les étudiant.e.s de l’U d’O auront l’occasion de se prononcer sur ces questions, par sélection de « oui » ou « non », lors des prochaines élections générales, dont la période de vote aura lieu du 4 février au 8 février prochains. De nouveaux prélèvements se traduiront par une augmentation des frais d’adhésion au SÉUO pour la prochaine année académique, confirme Maya Sinclair.
Les réunions du CA du SÉUO ont lieu chaque mois et sont ouvertes au public. Les étudiant.e.s peuvent y assister, mais aussi accéder à tous les documents relatifs à la réunion, disponibles sur le site du SÉUO.