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Retour sur l’année et adoption d’une campagne de décolonisation

– Par Élise Vaillancourt – 

Une trentaine d’étudiants s’est présentée, samedi dernier, à la rencontre du département des campagnes de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Liz Kessler, vice-présidente aux affaires universitaires, a d’abord lancé l’évènement en traçant le bilan des campagnes pour l’année 2012-2013. L’assemblée a ensuite voté sur les cinq motions déposées par l’Association des étudiants autochtones (AÉA), conjointement à l’Association des étudiants en études autochtones et canadiennes (AÉÉAC). Adoptées à l’unanimité, celles-ci donnent naissance à une nouvelle campagne de décolonisation, déjà bien présente sur le campus au travers des actions menées par les deux dépositaires.

Bilan 2012-2013 du département des campagnes

Mois par mois, Mme Kessler est revenue sur les différentes activités et initiatives du département des campagnes. Interrogée sur l’absence de réunion du comité des campagnes au cours de la session d’automne, Mme Kessler a répondu:

« On avait prévu une rencontre en novembre, mais elle a dû être annulée, je ne me souviens plus pour quelle raison ». Une autre question a été posée, s’inquiétant de l’arrêt des rencontres hebdomadaires du comité, qui se veulent une occasion de sensibilisation et de discussion avec les bénévoles du comité des campagnes autour des enjeux de la FÉUO. Selon Mme Kessler, ces réunions se seraient bien tenues sur l’ensemble de l’année, sauf exception. À la fin de la séance, La Rotonde a demandé à une bénévole du département des campagnes, Ciara Roberts, quand avait eu lieu la dernière rencontre. Mme Roberts nous a répondu qu’il n’y avait pas eu de réunion des bénévoles depuis le mois d’octobre, ce qui corrobore l’affirmation d’Iian Brannigan (voir pp. 6-7).

Décolonisation: une campagne, cinq motions 

La campagne de décolonisation est composée de cinq différentes motions formulées par l’AÉÉAC à l’égard de l’Université. « Ces motions sont le résultat de trois assemblées générales [de l’AÉÉAC] tenues l’an dernier », précise Annalisa Harris, coordonnatrice des communications francophones à l’AÉÉAC.

La volonté de l’AÉÉAC et de l’AÉA de s’associer étroitement au Département de campagnes tient au fait que « les gens de la FÉUO ont toujours été nos alliés, nous voulions officialiser cette position. [D’autre part,] on ne peut pas demander à l’administration de se décoloniser sans appliquer la même logique auprès de la Fédération », souligne William Felepchuk, coordonnateur des communications anglophones.

En ce sens, les motions 1, 2 et 5 invitaient la FÉUO à soutenir les associations dans leurs demandes auprès de l’Université concernant respectivement l’enseignement des langues algonquine et mohawk, la création de bourses d’étude pour les étudiants autochtones et l’augmentation des fonds alloués au programme d’études autochtones.

Les propositions 3 et 4 s’intéressaient plus particulièrement à la FÉUO. La première proposait la création d’un portail autochtone sur le site internet de la FÉUO, incluant une déclaration reconnaissant le fait que le campus est construit sur un territoire non-cédé de la nation algonquine. La seconde souhaitait la reconnaissance, dans les espaces physiques de la Fédération, de la présence autochtone. Ces deux motions ont toutefois dû être modifiées au cours d’une brève suspension de réunion, la coordonnatrice de l’exécutif de la FÉUO, Amy Hammett, ayant considéré qu’elles allaient au-delà des pouvoirs du comité des campagnes en allouant indirectement des ressources de la FÉUO aux associations. Sur les documents distribués au début de la séance, il était indiqué que les motions avaient été soumises à la Fédération le 21 mars.

Un vote unanime

Toutes les motions ont été acceptées à l’unanimité, avec peu de discussions. Trois intervenants ont manifesté oralement leur appui aux propositions faites par les deux associations. Le procès-verbal et la motion corrigée devraient être mis en ligne sur le site de la FÉUO d’ici peu.

Le vote unanime de soutien aux motions manifeste « une envie, toutes couleurs politiques confondues, d’améliorer la vie étudiante des autochtones », se réjouit M. Felepchuk. « Il faut aussi dire que nos propositions n’étaient pas vraiment controversées non plus », reconnaît-il.

Malgré la possibilité pour l’ensemble des étudiants membres de la FÉUO de déposer des motions, seules celles de l’AÉA et l’AÉÉAC ont été discutées lors de l’événement. « J’aurais aimé voir d’autres associations ou d’autres groupes déposer des motions, comme la Coalition ontarienne contre les hausses (COCH). À mon avis, beaucoup de gens ne voient pas la FÉUO comme la meilleure façon de faire passer leurs demandes », explique Mme Harris.

Peu de promotion de la part de la FÉUO

Mme Harris s’est par ailleurs dit déçue de la publicité de la FÉUO autour de l’évènement. « J’en ai entendu parler indirectement, mais pas par la FÉUO elle-même, ce qui a fait en sorte que seulement une trentaine de personnes étaient présentes, dont dix de notre association et une douzaine qui sont des élus de la FÉUO. Sur un campus de 40 000 étudiants, c’est ça le résultat », critique Mme Harris. M. Felepchuk a quant à lui regretté « la culture de l’Université d’Ottawa et son manque d’engagement politique ».

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