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Représentant étudiant à la GSAÉD – Portrait : Robert Head, sans queue si tête

21 septembre 2015

Par Frédérique Mazerolle

Cheveux poivre et sel, petites lunettes et costume strict, Robert Head n’a pas l’allure d’un représentant étudiant typique. Cet homme d’âge mûr est le représentant que 46 étudiants diplômés ont choisi d’élire au Bureau des gouverneurs (BDG) aux dernières élections de la GSAÉD. Toutefois, après qu’il ait voté en faveur de la hausse des frais de scolarité en mai 2015, certains se posent la question : dans l’intérêt de qui travaille-t-il ? Portrait d’un homme aux intentions floues.

Les étudiants sifflent leur représentant

Suite à la réunion du BDG durant laquelle une hausse des frais de scolarité a été votée pour la 10ème année de suite, une vague de ressentiment a submergé la population étudiante, tant et si bien que l’Association des étudiants diplômés (GSAÉD) a ouvertement dénoncé le vote, et aussi le comportement de son représentant étudiant.

« La GSAÉD condamne l’approbation d’un budget qui comprend une augmentation des frais de scolarité approuvée par le Bureau des gouverneurs de l’Université d’Ottawa, le 8 mai 2015 », comme l’explique Matthew Lafrenière, vice-président aux finances de la GSAÉD. « La GSAÉD condamne le représentant des diplomé.e.s au Bureau des gouverneurs, Robert Head, [d’avoir voté] en faveur d’un budget qui comprend une augmentation des frais de scolarité ».

En effet, lors de la réunion, seuls deux membres du BDG se sont opposés à la hausse, Shahad Khalladi et Vincent Mousseau, tous deux étudiants de premier cycle. Robert Head, l’unique représentant des étudiants diplômés, a voté en faveur de la hausse. Pour Matthew Lafrenière, il n’a pas agit au nom de la population étudiante.

Mais qui est Robert Head?

Avec son parcours éclectique, Robert Head n’est pas ce que l’on pourrait appeler un étudiant typique. Déjà trois baccalauréats en poche (McGill, Concordia et de l’Université du Maine), il a terminé au printemps dernier sa maitrise en éducation à l’U d’O et vient tout juste d’entamer son doctorat en éducation.

Depuis quelques années, l’homme travaille pour l’Université d’Ottawa, au sein de l’équipe du Service d’appui au succès scolaire (SASS) en tant que spécialiste à l’apprentissage. Ce faisant, du fait du règlement 78 de l’Université, ses frais de scolarité sont entièrement remboursés par l’Université : « Tout membre admissible du personnel de soutien peut suivre, à l’Université d’Ottawa, les cours de son choix et demander le remboursement de ses frais de scolarité. »

Représentant au SCFP2626 : entre conflits internes et absentéisme

Robert Head a, l’année dernière, été élu délégué en chef des anglophones au sein du Syndicat des étudiant.e.s employé.e.s de l’Université d’Ottawa (SCFP 2626), un des postes exécutifs au sein de l’organisation.

Une source anonyme proche du dossier nous a confié que l’ancien membre de l’exécutif, qui avait à charge de répondre aux griefs des membres, n’était presque jamais présent au bureau pour faire son travail. « Dès la rentrée, il y avait des problèmes avec le reste de l’équipe, par exemple avec la présidente à l’époque, Isabelle Hétu », explique-t-elle. « Je sais également qu’il n’appréciait vraiment pas le travail des employés et qu’il disait qu’on ne devrait pas payer des employés pour travailler au syndicat. »

Lorsque Head, décrit par la source comme « pas très sympathique et très rancunier », faisait encore partie de l’équipe, celui-ci aurait écrit un grief au syndicat national contre les employés du SCFP 2626.

La Rotonde s’est également entretenue avec le président actuel du SCFP 2626, Adam Strömbergsson-DeNora, qui affirme que si les problèmes avec Robert Head étaient maintenant réglés, ils ne sont maintenant plus en contact.

Fusionnement de la GSAÉD et de SCFP – Une idée saugrenue?

En juillet dernier, lors d’une réunion du Conseil d’administration de la GSAÉD, Robert Head a proposé que la GSAÉD et le SCFP 2626 fusionnent.

« La GSAÉD s’est plongée dans une discussion sur une idée de M. Head de se servir d’un appel envers une instance externe afin d’éliminer la section locale du SCFP 2626 afin de reprendre les responsabilités liées à la représentation des étudiants-travailleurs, qui sont en grande partie des étudiants aux cycles supérieurs, mais surtout de reprendre les finances de celle-ci », explique Matthew Lafrenière.

La discussion s’est vite terminée avec le rejet presque unanime de la proposition.

La Rotonde a tenté, à maintes reprises, de contacter Head pour entendre sa version des faits. Celui-ci n’a pas répondu aux courriels, n’a pas retourné aux appels et a également physiquement ignoré notre demande d’entrevue. Le représentant à ce jour refuse de répondre aux questions des étudiant.e.s.

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