Par Myriam Bourdeau-Potvin
Vous êtes un.e étudiant.e pauvre et vous aimez la nourriture gratuite? Si vous ne connaissez pas la République populaire des délices (RPD), vous devez ajouter les mercredis 11 h 30 à votre agenda. Grâce aux dons alimentaires d’une épicerie locale, la RPD cuisine des repas gratuits pour les étudiants chaque semaine.
Rassemblés par un repas
« On improvise », explique Nicholas Cherlet, bénévole avec la RPD depuis le début de ses études universitaires. « Il n’y a jamais de nourriture qui reste, donc c’est un besoin qui existe ». En nourrissant bénévolement une partie de la communauté étudiante, un véritable esprit de communauté est né de cette initiative. Il explique : « On se rassemble tous parce qu’on aime la nourriture. Je viens ici le matin simplement pour me détendre en cuisinant! » C’est également ce qui a poussé Danielle Prapavessis à s’investir avec la RPD : « Nous avons développé un sentiment de communauté avec les employés de l’épicerie Herb and Spice, puisqu’ils nous rencontrent toutes les semaines et ils ont toujours hâte de nous partager leurs produits. Puis, il y a aussi les étudiants qui s’impliquent en cuisinant. » Elle ajoute également que ceux avec qui la nourriture est partagée font également partie de cette complicité : « Certains visages familiers reviennent de semaine en semaine, mais il y a aussi des étudiants que j’ai l’impression d’avoir déjà vu sur le campus qui découvre la République populaire du délice pour la première fois. »
Réduire le gaspillage alimentaire
Tous les principaux responsables de la RPD s’entendent pour dire que c’est un moyen efficace et direct de lutter contre les problèmes alimentaires actuels. Pour Page Inglis, c’est son désir de « rencontrer plus de gens qui sont intéressés aux problématiques alimentaires » qui l’a poussée à s’impliquer. Enthousiaste partisane du dumpster diving, Inglis dévoile que « les problèmes liés à la nourriture sont largement reliés au gaspillage. Une quantité considérable d’aliments est gaspillée dans les épiceries et sur le campus, entre autres. » Cette idée est reprise par Nicholas Cherlet : « Toute la nourriture qu’on a ici aurait été jetée, puisque ce sont des aliments qui n’auraient pas été vendus. C’est comme ça qu’il y a beaucoup de nourriture qui est gaspillée chaque jour, souvent parce que l’aliment n’est pas assez joli. » Danielle Prapavessis ajoute finalement que « la nourriture qu’on cuisine est entièrement végétalienne, ce qui a moins d’impact en terme d’empreinte écologique. C’est important de montrer aux étudiants comment ils peuvent incorporer plus de produits frais à leur alimentation. »