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Rénovations de la Grande Allée: Mais que cache Tabaret?

14 septembre 2015

Depuis juin 2014, la devanture du pavillon Tabaret était partiellement fermée à cause de rénovations. La Rotonde revient sur l’opacité entourant les travaux.

Par Clémence Labasse 

Quinze pages entièrement censurées. Voici ce qui est tombé dans les mains de La Rotonde, presque six mois après que nous ayons fait une demande d’accès à l’information auprès de l’administration de l’Université d’Ottawa pour en apprendre plus sur le pourquoi du comment des rénovations de la Grande Allée et de la pelouse devant le pavillon le plus emblématique de l’Université.

Pourquoi une telle opacité ? Marc St-Amour, gestionnaire au Service des immeubles, avoue ne pas en avoir la moindre idée.

Dans les documents, on apprend notamment le coût prévu des rénovations : 1,95 million de dollars. De ce montant, 1,75 million était alloué à des enjeux immédiats : « Santé et sécurité, drainage des eaux en surface, réparation des fondations, amélioration de l’accès au stationnement (qui aura finalement été rasé, ndlr.) nouvel éclairage, nouveaux bancs pour les étudiants » et 200 000 dollars aux autres travaux recommandés, telle que « [l’] amélioration des infrastructures de la pelouse Tabaret ».

Pourtant, il se peut que le projet ait coûté bien plus cher. En effet, les travaux auront duré beaucoup plus longtemps qu’escompté. Initialement supposés ne durer que de juin 2014 à décembre 2014, les travaux n’auront vraiment pris fin qu’au mois d’août 2015.

« Une bonne couche de sol devait être ajoutée afin d’assurer un bon entretien de la pelouse : le gazon a eu besoin de plus de temps pour s’enraciner, et les événements et le grand achalandage des lieux auraient vite ruiné la nouvelle pelouse si nous avions ouvert le terrain cet été », explique St-Amour.

Quant aux raisons derrière ces travaux ? Dans les documents communiqués, il est inscrit que favoriser l’accessibilité était l’une des préoccupations principales justifiant les rénovations. « Nous avons ajouté des bandes tactiles aux intersections. De plus, le fait que la chaussée n’est plus accidentée favorise l’accessibilité », affirme Monsieur St-Amour.

Cependant, après près de 16 mois de travaux, le pavillon reste l’un des bâtiments les moins accessibles sur le campus, comme s’en inquiétait déjà en 2014 le Centre des Étudiants ayant une incapacité (CÉI) de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), dans un communiqué.

« Même si ces réno­va­tions exté­rieures sont essen­tielles, il semble n’y avoir aucun plan pour traiter de l’ac­ces­si­bi­lité à l’in­té­rieur de l’Uni­ver­sité. Le pavillon Tabaret figure parmi les bâtiments les plus importants sur le campus, et pourtant, il est très inaccessible », explique Alex Lépine, superviseur des campagnes du CÉI.

En effet, seules quelques entrées sont accessibles aux personnes qui se déplacent en fauteuil roulant, mais celles-ci mènent au sous-sol. Cependant, une fois à l’intérieur, il est quasiment impossible de monter, car l’ascenseur du pavillon n’est pas assez large pour faire passer les fauteuils roulants les plus mobiles (fauteuils motorisés, triporteurs, quadriporteurs, etc.).

Selon des documents trouvés en ligne toutefois, il semblerait que des rénovations soient prévues pour les étages 0, 1 et 2 du bâtiment, au plan architectural, mécanique et électrique. L’appel d’offres pour le projet est estimé à une valeur de 5 millions de dollars et s’est terminé le 5 mai dernier. Rien n’a officiellement été annoncé par l’Université, et les rénovations ne figurent pas sur le Plan directeur de l’U d’O.

Il semblerait que la politique du silence est là pour durer.

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