Selon des spécialistes interrogés par La Rotonde, le bon sommeil et les bonnes performances sportives seraient directement liés. Le fait de bien dormir permettrait d’obtenir de bonnes performances sportives. Le raisonnement inverse est aussi véridique, soit que l’activité physique permet de mieux dormir.
Le sommeil est nécessaire à toute activité, qu’elle soit de type cognitif ou physique. Le manque de sommeil chez une personne lors de la pratique d’une activité physique peut causer une perte de concentration et un affaiblissement des capacités motrices. « Le sommeil est un facteur clé à la réussite sportive puisqu’il est nécessaire à la bonne fonctionnalité physique et mentale », avance Jean-Philippe Chaput, assistant professeur en médecine pédiatrique. Selon lui, il est nécessaire pour l’adulte de dormir entre sept et neuf heures par nuit pour bien fonctionner pendant la journée. Un sommeil réparateur permet aux gens de mieux performer et ainsi les motive à bouger davantage. Une personne qui s’entraine, court ou pratique un sport doit donc s’assurer de contrôler ses heures de sommeil, car s’il se crée un déficit, ses performances en seront affectées. Cependant, il ne faut pas oublier que la qualité est aussi de mise. Si le temps pour sommeiller manque durant les heures nocturnes, il est possible de faire des siestes durant la journée. Celles-ci peuvent contribuer à un meilleur rendement sportif. Elles doivent être d’une durée d’environ « 10 à 30 minutes entre 13 h et 16 h », peut-on lire dans l’article « Dormir au quotidien », paru en mars dernier dans la revue Science et Vie. Selon M. Chaput, le changement de routine par rapport aux heures de repos peut influencer le rendement d’une personne. C’est pourquoi il conseille « de garder le même horaire de coucher tous les jours. » Le sommeil permet au corps de reprendre de l’énergie pour lui fournir un meilleur apport quotidien. Une des façons d’assurer « une bonne qualité de sommeil », c’est d’avoir « une pratique régulière de l’activité physique », soutient M. Chaput, précisant qu’il est préférable que cette activité physique soit de type aérobie.
Le sommeil est essentiel pour le sport, certes, mais le sport l’est tout autant pour le sommeil. Il faut s’activer dans la journée pour perdre assez d’énergie afin que, lorsque vient le temps d’aller au lit, il y ait un besoin de sommeil. C’est ainsi que s’enchaînent le cycle du sommeil et les performances sportives.
Sommeil incontrôlable
Certaines personnes n’ont pas le contrôle sur leur sommeil. « Pour les sportifs, le sommeil devient un point important puisque le corps est sollicité à un haut niveau », soutient Annik Bousquet, inhalothérapeute. L’apnée du sommeil peut réduire la qualité du sommeil des personnes qui en sont victimes. « La respiration se bloque quelques secondes des centaines de fois par nuit. », explique la spécialiste du système cardiorespiratoire. Cela crée donc un stress qui a des répercussions sur « la tension artérielle et la fréquence cardiaque », peut-on lire dans l’édition hors-série de mars 2013 de la revue Science et Vie. Bien que l’apnée est « favorisée par la prise de poids ou même le tabagisme », les athlètes peuvent aussi en souffrir. Cette maladie fait en sorte que « le corps ne peut récupérer et se régénérer et un manque de sommeil s’accumule » soutient Mme Bousquet. Il devient donc « primordial de consulter un spécialiste afin de se faire traiter rapidement », lance-t-elle.
Si le sport peut affecter positivement notre sommeil, il existe d’autres facteurs qui ne l’aident pas. Le corps ne peut pas subir indéfiniment un stress aussi intense que l’apnée du sommeil, par exemple, car cela l’empêche de récupérer convenablement et affecte les composantes cardiovasculaires. Une des façons de réduire le stress subi par le corps est donc de pratiquer des activités physiques. L’aérobie oxygène le cerveau et permet une meilleure santé du corps humain en général. Même si les heures « minimales » sont respectées, la quantité ne prévaut pas sur la qualité. Il faut donc s’assurer de fournir au corps un minimum de sommeil et aussi faire en sorte qu’il profite d’une récupération maximale.