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Regard rétrospectif sur l’Assemblée générale d’hiver 2025 du SÉUO

Crédit visuel : Archives

Article rédigé par Athéna Akylis Jetté-Ottavi — Cheffe du pupitre Arts et culture

L’Assemblée générale (AG) du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), animée par la présidente du Conseil d’administration (CA) Maya Sinclair, a eu lieu le 16 mars dernier. Plusieurs sujets ont été abordés lors de la rencontre, notamment la gouvernance du Syndicat, les services aux étudiant.e.s et la gestion des élections. 

Mises à jour du comité exécutif

L’AG a débuté par une mise à jour sur la transition du comité exécutif du SÉUO. La séance a permis de valider officiellement les résultats des récentes élections, dont la confirmation du poste de Cassidy Kleiner en tant que représentante autochtone au sein du CA. La participation électorale, 10,63 %, a également été soulignée comme étant l’une des plus élevées de ces dernières années, en dépit des complications administratives qui ont eu lieu. 

Les discussions ont mis en lumière certaines préoccupations concernant la transparence du processus électoral. Le départ prématuré du responsable des élections a nécessité l’intervention d’un membre du CA pour assurer la supervision du scrutin. Cette situation a entraîné des interrogations sur les mécanismes de contrôle et l’indépendance des élections du Syndicat. La nécessité d’améliorer l’accessibilité des processus électoraux, afin d’assurer une meilleure représentativité au sein des instances dirigeantes du Syndicat, a également été abordée. 

La question de la garderie Bernadette

Le sort du centre de garde Bernadette a aussi été soulevé lors de l’AG. Le centre, menacé par la démolition du bâtiment Brooks, accueille actuellement 49 enfants et sert à la fois les professeur.e.s, le personnel et certain.e.s étudiant.e.s de l’Université.

La motion présentée lors de l’AG proposait que le SÉUO se joigne aux revendications de l’Association des professeur.e.s de l’U d’O, l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s et de SCFP-CUPE 2626 pour demander à l’Université d’assurer la continuité des services de garde et d’en augmenter la capacité. 

Les participant.e.s à l’AG ont expliqué que faire disparaître ce service, sans offrir de solutions alternatives, soulève des inquiétudes pour les parents-étudiant.e.s et les employé.e.s concerné.e.s. « L’Université a été silencieuse quand est venu le moment d’offrir à [la garderie] Bernadette une nouvelle maison et de proposer d’autres options pour la garde d’enfants », a dénoncé un.e des argumentateur.ice.s.

Certain.e.s intervenant.e.s ont souligné que le faible nombre de places disponibles ne répondait pas aux besoins d’une communauté universitaire comptant près de 50 000 membres. La situation a été présentée comme un problème plus large d’accessibilité aux études, car certains parents-étudiant.e.s dépendent du service pour pouvoir poursuivre leur cursus académique.

Au moment du vote, la motion a été adoptée à l’unanimité. 

Les groupes électoraux et la structuration du vote

Un autre point central de l’AG a été la discussion sur la formation de groupes électoraux organisés au sein du Syndicat. La motion proposée aurait autorisée les candidat.e.s aux élections à se regrouper officiellement et à faire campagne en équipe, sur une plateforme commune. Cette proposition visait à structurer davantage le processus électoral, en permettant aux candidat.e.s de présenter un programme collectif cohérent. 

La proposition de la motion a donné lieu à un débat sur les avantages et les risques d’un tel système. Certain.e.s participant.e.s ont mis de l’avant le fait qu’une telle organisation pourrait faciliter l’engagement des étudiant.e.s et leur donner une meilleure visibilité sur les enjeux électoraux. L’argument a été avancé que d’autres universités canadiennes utilisent déjà un modèle similaire, permettant une meilleure structuration des campagnes et une plus grande implication des étudiant.e.s.

Daphnée Veilleux-Michaud, ancienne Commissaire aux affaires francophones, a souligné que le SÉUO est déjà marqué par la présence de « cliques ». Selon elle, permettre l’officialisation de ces groupes électoraux risquerait d’aggraver la situation, en rendant le processus encore plus fermé. Elle a affirmé que les étudiant.e.s pourraient être encore plus découragé.e.s de se présenter, estimant que seul.e.s ceux.celles qui ont déjà des connexions au sein du Syndicat auraient réellement une chance d’être élu.e.s.

Elle a également évoqué la question du manque de méritocratie que pourrait engendrer cette motion. Elle a fait valoir que certain.e.s candidat.e.s pourraient être élu.e.s non pas pour leurs idées ou leur préparation, mais simplement en raison de leur affiliation à un groupe influent. De ce fait, le vote risquerait d’être basé sur des amitiés et des alliances, plutôt que sur la compétence et la capacité des candidat.e.s à effectuer leur rôle.

Le débat a aussi mis en lumière la perception d’un manque de neutralité au sein du Syndicat. Veilleux-Michaud a souligné qu’actuellement, les membres du CA qui ne font pas partie du comité des élections peuvent exprimer publiquement leur soutien envers un.e candidat.e, et même faire du bénévolat pour une campagne électorale. Elle a jugé cette situation comme étant problématique.

La motion a ultimement été rejetée, assurant ainsi le maintien du système électoral actuel, dans lequel les candidat.e.s doivent se présenter de manière individuelle. 

Autres motions et bilan général

En plus des motions touchant la garderie Bernadette et le système électoral, des motions touchant à la gouvernance et aux activités du SÉUO ont également été proposées lors de l’AG.

Une motion visant à modifier la Constitution dans le but de clarifier le processus électoral des administrateur.ice.s a été adoptée avec 75 votes en faveur, 13 contre et 9 abstentions. Ce changement vise à harmoniser les règles électorales et la législation sur les sociétés à but non lucratif, ainsi qu’à préciser le rôle des membres dans la désignation des administrateur.ice.s.

Une autre motion, celle-ci portant sur la modification de la mission du SÉUO, a été soumise au vote. Elle proposait de réintroduire officiellement le plaidoyer étudiant comme rôle central du Syndicat. La motion n’a pas atteint la majorité requise, obtenant 40 votes en faveur, 28 contre et 14 abstentions, et n’a donc pas été adoptée. 

L’AG s’est conclue avec un rappel des actions en cours et un appel à la participation des étudiant.e.s dans les processus décisionnels du SÉUO. La présidente du CA a terminé en soulignant l’importance de renforcer la communication entre les instances dirigeantes et la population étudiante.

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