Référendum sur les AG : La victoire du Oui invalidée par le taux de participation
– Par Sinda Garziz et David Beaudin Hyppia –
C’est vers 22 h 30 vendredi soir, que les résultats du référendum concernant l’adoption des Assemblées générales (AG) comme corps décisionnel suprême de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ont été annoncés, La Rotonde était présente pour recueillir les premières impressions des étudiants impliqués dans l’organisation du référendum. Malgré une grande avance du camp du « Oui », le quorum de 5 % de participation n’a pas été atteint. Le camp du « Oui » a compté 1199 votes, contre, 216 pour le Non. Le taux de participation a atteint 3,9 %.
Les résultats ont constitué une déception pour les membres de l’Association des étudiantes et étudiants marxistes de l’Université d’Ottawa et pour quelques membres du Conseil d’administration de la FÉUO. Nicole Desnoyers, vice-présidente aux affaires de l’équité de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), explique que malgré les bonnes impressions qu’elle a eues en parlant aux étudiants et en essayant de les impliquer dans cette campagne, si c’était à refaire, il faudrait faire attention à beaucoup de détails, tels que l’emplacement des points de votes. « Je trouve que les résultats ne sont pas si mauvais que ça pour l’Université d’Ottawa si on compare les résultats avec ceux des élections partielles et en prenant en considération que pour le référendum, il y a eu une campagne de boycottage », affirme-t-elle. Malgré un taux de participation plus haut que les élections partielles d’octobre dernier (qui était de 3,8 %) et une victoire claire et nette du camp du « Oui » dans les intentions de vote, le référendum fut décrété non-valide. « On va continuer à travailler pour informer les gens, on a déjà atteint un taux de participation remarquable et je suis très heureuse de la forte majorité du Oui », confie Anne-Marie Roy, présidente de la FÉUO.
« Les AG sont inévitables »
Malgré une campagne timide, les organisateurs restent optimistes. « On aurait pu faire le référendum en janvier ou en février, peut-être qu’on a été un peu trop optimiste, mais on continue à croire que les Assemblées générales sont inévitables », explique Jean-Philippe Ouellet, porte-parole de la campagne du « Oui ». « Ce n’est pas une défaite pour autant, car les résultats ont montré qu’une majorité explicite des étudiants qui ont voté sont en faveur des AG, alors que ceux qui ont voté contre représentent une très petite minorité», a-t-il déclaré-. « C’est aussi une question de culture étudiante. […] À l’Université d’Ottawa, il n’y a pas de culture militante comme au Québec, par exemple, mais cela ne veut pas dire qu’on ne pourrait pas la créer », explique une participante.
Concernant la campagne de boycottage du référendum, les organisateurs de la campagne du « Oui » n’y sont pas allés de main morte. « C’est important d’encourager la participation étudiante, je trouve leurs attitudes regrettables », a commenté la présidente de la FÉUO sur ce sujet. « J’ai entendu des commentaires décevants de la part de ces gens-là. Ils demandaient aux autres de ne pas participer », a asséné M.Ouellet, qui pense que c’était une initiative « très malhonnête », car selon lui ceux qui ont appelé au boycott « admettent ainsi que les étudiants sont en faveur des AG et que la seule façon de les bloquer ça serait de dissuader les étudiants d’aller voter. Si par contre la majorité des étudiants était contre les AG, ils n’auront aucun problème de soutenir une campagne du Non », a-t-il considéré.
Désaccord dans le camps du Oui
La campagne pour l’instauration des AG en tant qu’instance décisionnelle suprême ne s’arrêtera pas au référendum, car Mme Roy a mentionné son intention de proposer une motion proposant la création des AG lors par le Conseil d’administration. Une initiative que M.Ouellet dit ne pas soutenir. « Je pense que les AG doivent être instaurés de façon démocratique, en respectant le quorum. Si cela veut dire qu’on doit organiser un deuxième referendum, on le fera », a-t-il affirmé. Après réflexion, Anne-Marie Roy a plutôt décidé de proposer un deuxième référendum en février 2014, qui se produirait en même temps que les élections. (Pour plus de précision voir p.5). Dans un commentaire publié sur les réseaux sociaux les membres de l’Association des étudiantes et étudiants marxistes de l’Université d’Ottawa ont affirmé avoir la motivation de refaire campagne lors de la session d’hiver voire lors de la prochaine session d’automne.