– Par Sinda Garziz –
Les membres de l’Association des étudiantes et étudiants marxistes de l’Université d’Ottawa (AÉÉMUO) se sont investis, depuis octobre dernier, dans un parcours visant à instaurer les Assemblées générales comme corps décisionnel suprême de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Ce n’est qu’après deux référendums qu’ils ont pu célébrer la victoire du OUI ce mois-ci.
Une victoire qui suscite l’inquiétude
Les résultats du premier référendum qui a eu lieu en novembre dernier n’ont pas été validés, car le quorum n’avait pas été atteint. Les membres de l’AÉÉMUO, les initiateurs de l’instauration des Assemblées générales, avaient décidé d’organiser autant de référendums qu’il l’aurait fallu, jusqu’à ce qu’ils atteignent le quorum et le résultat attendu.
Le deuxième référendum a eu lieu à la mi-février, en même temps que les élections annuelles de la FÉUO. Il s’est terminé avec une victoire écrasante du OUI : 1968 votes en faveur des AG versus 900 votes contre, sans compter les 728 bulletins de vote qui ont été jetés à cause d’une erreur, lesquels, selon Jean-Philippe Ouellet, membre de l’AÉÉMUO, étaient majoritairement en faveur du OUI. C’est un évènement sans précédent.
D’un autre côté, cette victoire attendue a déçu les membres qui ont soutenu la campagne du Non.« Le choix du Oui est un mauvais choix car tout ce que cette décision apporte, c’est de favoriser, d’une part, une certaine minorité au détriment de la population étudiante générale, car le quorum est très faible et les AG ne peuvent pas être représentatives. D’autre part, elle renforce la position des membres du Conseil d’administration qui va veiller à la mise en place de cette institution. Cela ne donne pas le pouvoir directement aux étudiants, mais plutôt à l’élite qui va façonner les règles des AG », explique Alex Boettger, membre du Conseil d’administration.
L’AÉÉMUO reconnait que le quorum est faible pour l’instant, mais affirme aussi que l’établissement des AG et l’instauration d’une démocratie directe sont des défis réels pour les étudiants de l’Université d’Ottawa : « Il se peut que lors de la première AG, nous n’atteindront pas le quorum, et il se peut que nous ferons face à beaucoup de difficultés liées à la représentativité, mais c’est toute de même le parcours que la démocratie nous réserve. Nous essaierons de surmonter ça et de ne pas refaire les mêmes erreurs que dans la structure des AG au Québec », affirme Jean-Philippe Ouellet.
Un comité impartial pour structurer les AG
Alex Boettger, convaincu que le Conseil d’administration ne peut être le corps qui façonne les règles des AG, a proposé lors du Conseil d’administration dimanche dernier de créer un comité indépendant de celui-ci pour gérer les AG. « Ce comité doit rassembler plusieurs personnes du corps universitaire ayant diverses opinions, afin de s’assurer qu’elles représentent réellement la volonté des étudiants », déclare-t-il.
Jean-Philippe Ouellet salue cette proposition, mais attend de voir la liste des personnes qui seront sollicitées avant d’émettre une opinion sur le comité. Il conclut en annonçant que la première AG aura probablement lieu à l’automne prochain et que d’ici là, l’AÉÉMUO continuera de suivre de près l’évolution du processus de l’établissement des AG. Selon lui, le plus dur reste à venir.
Il reste encore des détails techniques à régler, comme le nombre de participants requis pour valider les sessions dans l’Assemblée, le nombre de jours alloués à la création des motions et à leur répartition au sein de la population étudiante ou encore le nombre de participants et le nombre de minutes allouées pour présenter une motion. Anne-Marie Roy présentait au CA la motion sur la création des Assemblées générales officielles qui servira de base à l’élaboration des règlement de l’Assemblée. La création des Assemblées générales à l’Université d’Ottawa est d’une envergure sans précédent dans l’histoire de l’Université et les répercutions seront importantes sur la vie et sur la participation étudiante.