– Par Didier Pilon –

Plus d’une douzaine d’humoristes anglophones se sont ralliés dans l’intimité du bar Avant-Garde, jeudi dernier, pour la soirée d’humour Redrum.

Depuis maintenant un an, Redrum présente, le deuxième jeudi de chaque mois, de l’humour dans sa forme la plus brute. Cette initiative d’Austin Kennedy, Rachelle Todd et Vilskid tente de créer un espace pour permettre aux humoristes novices d’expérimenter loin du regard scrupuleux de l’industrie. Quoiqu’il y ait une soirée scène ouverte à tous les jours à Ottawa, la foule n’est pas toujours réceptive aux humoristes. « Lorsque je me suis lancée dans la scène humoristique », raconte Vilskid, « j’ai eu beaucoup de difficultés à décrocher du temps sur scène pour travailler mon matériel. Les soirées Redrum viennent combler cette lacune ».

Avec un style d’humour teinté de modestie, Lina Vilskid a présenté les humoristes à tour de rôle. Onze d’entre eux ont pris la scène pour un blitz de cinq minutes, question de pratiquer leurs toutes nouvelles créations. Ensuite, l’humoriste vedette de la soirée, Alasdair Dooley, a eu la chance de présenter une prestation d’une vingtaine de minutes. Il va de soi que le tout n’était pas sans accrochages : les humoristes ont à maintes reprises jeté regard à leur carnet de notes, demandé à des gens d’où ils viennent et, bien sûr, essayé quelques blagues qui étaient sans doute plus drôles sur papier. Mais c’était précisément ces petites imperfections qui ont donné à la soirée tout son charme. La vitalité vigoureuse de Christian Soza a éclairé la pièce ; l’humour autodérisoire de Keith Cameron a fait sourire et la foule a éclaté de rire à maintes reprises aux blagues parfaitement architecturées de Karen McDonald.

Kennedy souligne aussi que les soirées Redrum sont toujours à la recherche de nouveaux talents, autant en français qu’en anglais, et encourage ainsi les étudiants de l’université à y participer.