Par Stéphanie Bacher – Journaliste
Du 6 décembre 2017 au 4 mars 2018, le Musée canadien de la guerre présente l’exposition de photographies She Who Tells A Story (Celle qui raconte une histoire). Cette exposition, qui rassemble plus de 85 photos prises par 12 photographes femmes de différents pays du monde arabe, vise à donner une vision souvent occultée d’une part du monde où le Canada et les Forces armées canadiennes sont très présents depuis plusieurs décennies.
L’exposition de photographies She Who Tells A Story, exposée au Musée canadien de la guerre depuis décembre dernier, rassemble différents types de photographies, allant du photojournalisme aux beaux arts. Cette exposition vise, selon le site du Musée de la guerre, à « défier les conceptions occidentales et à donner un aperçu du paysage politique et social contemporain du Moyen-Orient » en exposant les œuvres de 12 photographes sur la période qui va des années 1990 à nos jours.
La conservatrice de photographies Kristen Gresh, qui a monté cette exposition, écrit avoir « découvert les œuvres passionnantes de nombreux photographes contemporaines du monde arabe et de l’Iran, et [avoir] trouvé que les œuvres les plus fortes étaient celles qui nous venaient des femmes ».
L’exposition est divisée en trois sections : déconstruire l’orientalisme, le nouveau documentaire et construction des identités.
Déconstruire l’orientalisme
Cette première partie de l’exposition veut, par l’art, déconstruire les représentations du Moyen-Orient qui ont été forgées par les pays occidentaux pendant de nombreux siècles en adoptant un ton critique, surtout sur la représentation de la femme et du hijab. La série Les femmes d’Allah de la photographe iranienne Shirin Neshat vise à montrer des images fortes de femmes iraniennes, femmes qui ont joué un rôle important dans le soulèvement politique survenu en Iran en 1979.
Nouveau documentaire
Cette deuxième partie de l’exposition présente une série de photographies d’enjeux politiques et sociaux en mettant de l’avant la vie quotidienne des personnes et des femmes en temps de guerre. La photographe Gohar Dashti met en scène la vie quotidienne d’un couple dans un contexte de guerre.
Dans une des photographies, on voit une femme étaler ses serviettes à l’extérieur, sur les carrelés. Dans une autre, le couple est assis autour d’une table à l’extérieur, en face d’un char d’assaut. Cette partie présente aussi une série de photos sur la vie quotidienne des femmes dans le territoire occupé de Gaza en mettant l’accent dans certaines photos sur les moments de liberté et de plaisirs que ces femmes vivent malgré le contexte politique dans lequel elles vivent.
Construction des identités
Dans cette troisième et dernière partie de l’exposition, les photographes abordent la question de l’identité, que ce soit sous l’angle social, national et culturel. La photographe Rania Matar expose des portraits de jeunes femmes dans leur milieu intime pour parler du développement de l’identité. L’exposition se termine sur une série de portraits de femmes yéménites prises par la photographe Boushra Almutawakel, portraits qui évoquent l’effacement d’une mère et de sa fille par des vêtements imposés par l’extrémisme religieux qui est de plus en plus présent dans le pays.
Pour les intéressés, faites vite! L’exposition se termine le dimanche 4 mars au Musée canadien de la guerre.