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Arts et culture

Réanimation créative : inspire, expire, crée

4 septembre 2018

Chronique

Par: Gabrielle Lemire, cheffe Arts et culture

 

La créativité est dans un piteux état. Et pourtant, on créé sans cesse, surtout à l’ère des médias sociaux. Reculons jusqu’à la préhistoire, où les peintures rupestres des grottes de Lascaux nous fournissent la preuve que le besoin de s’exprimer est inhérent à l’existence humaine. En gros, on existe et on ressent le besoin de le crier haut et fort. Sans nous comparer à des hommes des cavernes, la présentation de soi, qui prend la forme d’empreintes de mains dans les grottes préhistoriques, est toujours un phénomène d’actualité chez les jeunes.

Sur les médias sociaux, nous sommes des diffuseurs contribuant à cette marée de représentations de l’humain. La fibre d’expression créative existe donc en chaque internaute créateur de contenu. Par contre, il faut mettre une chose au clair : la philosophie « Je publie, donc je suis » doit être jetée aux oubliettes. Car si on ressent autant le besoin de partager son déjeuner avec la planète entière, moyennant photos retouchées accompagnées d’un message faussement spontané, c’est que notre quotidien est vide d’opportunités de mettre en oeuvre notre moteur de création. L’issue la plus proche est alors le « Exprimez-vous : » invitant de Facebook.

Consommateurs avant tout

Même avec cette possibilité de tout publier, faisant partie d’une génération dont plus de 60% est connectée en permanence, on consomme plus de contenu qu’on en produit. Et ça, c’est malsain. Comme c’est le cas avec la respiration, où il est déconseillé d’inspirer à maintes reprises sans jamais expirer (j’ose espérer que je ne vous apprends rien), ni sur les réseaux ni sur les bancs de l’Université ne peut-on uniquement intérioriser la matière reçue. Or, écouter un prof parler pendant 180 minutes est la norme. Il reste peu de place à la prise de parole et à l’expression individuelle.

La logique de surconsommation se transpose aussi dans nos habitudes d’apprentissage, à l’école comme sur les réseaux auxquels nous sommes connectés. Pourtant, pour garder l’esprit prêt à assimiler du contenu d’apprentissage, il faut diversifier ses intérêts et la nature des tâches que l’on confie à son cerveau. Le mettre au défi d’être créatif dans sa résolution de problèmes.

Provoquer la créativité

En septembre, je propose d’oser modifier nos habitudes et de faire de la création une priorité dans nos vies. Le renouveau de la rentrée permet d’essayer, et une fois qu’on plonge dans l’univers de la création, on est confronté à un vertige provoqué par l’absence totale de limites. Cette ambiance un peu casse-cou, peu de gens savent la dénicher au quotidien à cause de l’existence de zones de confort aux parois étanches. Pourtant, les supports sur lesquels créer sont infinis, et le sont tout autant les occasions. Il ne manque que le courage d’oser se lancer.

Alors si ça vous tente d’écrire un roman autobiographique sans censure? Pourquoi pas? Vous avez deux pieds gauches mais avez toujours rêvé de danser la bachata ? Je vous encourage. C’est plutôt l’action painting salissant à la Pollock? Donnez carte blanche à votre esprit !

Cette rentrée scolaire, je nous souhaite à tous.tes de cesser de faire taire notre artiste intérieur.

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