– Par Marc-André Bonneau –
Un atelier de visualisation du campus et des portes ouvertes ont permis à la firme Urban Strategies de consulter la communauté de l’Université d’Ottawa sur le futur développement du campus. Le groupe vise à présenter ses recommandations au le Bureau des gouverneurs (BDG) le semestre prochain.
Les événements, qui ont eu lieu les 25 et 26 février dans le Centre universitaire, ont rassemblé des étudiants, des enseignants et d’autres membres de la communauté universitaire. Ceux-ci se sont réunis mardi pour discuter des enjeux à venir quant à la gestion de l’espace et des infrastructures sur le campus. Le lendemain, la firme Urban Strategies a discuté de ces mêmes questions dans l’agora du Centre universitaire pour rejoindre les individus qui désiraient échanger avec l’équipe de consultants.
Éric Turcotte, architecte urbaniste et consultant pour la firme, a expliqué que les ateliers « se sont très bien déroulés. La structure de l’atelier visait à donner un aperçu de ce qu’est le plan directeur et de discuter de l’évolution du campus depuis son origine. Ensuite, on a discuté des changements du contexte, que ce soit des quartiers environnants, ou de la nouvelle venue du train léger. Depuis son ancien plan directeur, l’Université a aussi acquis de nouveaux terrains, notamment à proximité du campus Algonquin et du campus Lees. Elle doit maintenant renouveler son plan directeur pour voir comment elle continuera à évoluer. Il y a eu une grosse croissance d’étudiants ces dernières années ».
Le désir d’améliorer les liens entre le campus Lees et le campus principal a été soulevé. M. Turcotte a souligné que « les discussions avec les intervenants présents étaient vraiment en termes de : « Quelles devraient être nos priorités? Quels sont les éléments que le plan directeur doit apporter? » Plusieurs idées ont été amenées. Par exemple, le campus devrait être plus vert et la possibilité d’avoir plus de grandes places publiques. Les étudiants aiment beaucoup le nouvel édifice de la Faculté des sciences sociales (FSS), puisqu’il y a beaucoup de lumière. Donc on se demande s’il y a des endroits où l’on peut répéter ce type d’expérience », a expliqué le consultant.
« On parle de plus d’espaces sociaux, parce que, comme on en a à FSS ou à l’édifice ÉITI, les bâtiments plus âgés en ont beaucoup moins. Lorsque les bâtiments originaux ont été construits, l’Université avait une population étudiante qui était beaucoup moindre », a soutenu M. Turcotte. « Au niveau de la recherche, l’Université veut faire partie des cinq meilleures au classement canadien. Si on se compare aux autres universités, on peut voir où nous devons améliorer nos infrastructures. Que ce soit au niveau des salles de classe, des espaces de recherche ou des espaces récréatifs », a rappelé ce dernier.
Le consultant s’est réjoui des individus présents à l’atelier. « On avait une gamme d’acteurs assez variés », ce qui était désiré. « Ça fait un forum qui est intéressant, puisque tout le monde représente différents aspects de l’Université. Donc on peut voir quelles sont les priorités de l’administration versus celles des étudiants, des professeurs. On est au début du processus. Ce qu’on veut faire, c’est prendre cette information et entamer des réflexions avant même de mettre le crayon sur le papier.On veut vraiment qu’il y ait de la transparence et que les acteurs puissent faire partie des solutions », a affirmé M. Turcotte. Au sujet des consultations, ce dernier a avancé qu’« on devrait avoir d’autres petits événements entre maintenant et la prochaine table ronde, avec des groupes plus ciblés. On est train de s’ajuster pour voir quelle autre chose pourrait être faite pour rassembler les acteurs. On va le faire assez rapidement, parce qu’on ne veut pas faire de consultations pendant les examens, ni durant l’été. On prévoit avoir plus de choses », a conclu le représentant d’Urban Strategies.
La firme architecturale a travaillé sur plusieurs autres campus, tels que ceux de l’Université de Toronto et de McMaster. Une seconde rencontre, similaire à celle de la semaine dernière, devrait avoir lieu au début du mois d’octobre.
Les organisateurs ont soutenu qu’ils préféraient qu’il n’y ait pas de membres des médias présents lors du premier atelier, pour faciliter les discussions.
Chris Hynes, vice-président aux affaires universitaires de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), a participé à l’atelier de mardi. Ce dernier a lancé qu’« il y a de bonnes idées, mais je ne sais pas comment ils vont faire pour régler certains problèmes qui ont été soulevés, comme le besoin de plus d’espaces. Je crois qu’on a vraiment besoin d’espaces variables. Ça commence bien, mais on va voir quelles sont les solutions qui seront proposées par Urban Strategies. »
« Quand on pense aux espaces étudiants, on ne veut pas seulement penser aux espaces à la bibliothèque, mais on pense aussi à d’autres choses, comme les cuisines communautaires, des salles où les étudiants pourraient se reposer ou des salles à vocations religieuses. Ça veut dire beaucoup de choses est c’est un enjeu important », a affirmé le v.-p. aux affaires universitaires.
Chris Hynes est convaincu que l’Université pourrait faire mieux au niveau de la consultation. « Je pense qu’elle pourrait envoyer des courriels aux étudiants. Il y a un site web, mais d’après moi, l’Université ne l’a pas bien mis en valeur. Je suis en train de planifier une réunion entre l’exécutif [de la FÉUO] et celui d’Urban Strategies. Ça commence bien et j’espère qu’ils vont continuer à considérer l’opinion des étudiants », soutient-t-il.
La prochaine phase du mandat d’Urban Strategies vise à établir les orientations du plan directeur et à les présenter au BDG. À ce niveau, le v.-p. aux affaires universitaires pense que les recommandations passeront par le Comité de développement du campus. « Je sais qu’Anne-Marie Roy [présidente de la FÉUO] travaille fort pour siéger à ce comité et pour s’assurer que les étudiants soient écoutés. Je pense vraiment qu’ils vont prendre en considération les idées des étudiants, ils en ont besoin. Ils vont partager cela avec le BDG, mais que le BDG prenne les bonnes décisions, c’est autre chose. On essaie de faire notre part pour que le BDG réponde à nos besoins », a affirmé Hynes.