– Par Élise Vaillancourt –
Le mardi 27 novembre, un appel national a été lancé à des actions en solidarité avec la communauté amérindienne de la Colombie-Britannique, Unist’ot’en, où des projets d’installation de pipelines sont discutés.
Dans la foulée, un rassemblement a été organisé à Ottawa devant le bureau du Premier Ministre, Stephen Harper, au coin de Wellington et Elgin. Au plus fort du rassemblement, 25 individus y étaient, surtout p
our travailler à la sensibilisation du public.
Plume d’aigle et résistance autochtone
Selon le communiqué de presse, le «chef héréditaire Wer’suwet’en» de la communauté Unist’ot’en, aurait intercepté le 20 novembre dernier, des arpenteurs de la Société Can-Am Geomatics qui travaillaient sur le projet de pipeline Pacific Trails (PTP) d’Apache et leur a remis une plume d’aigle. En droit Wer’suwet’en, une plume d’aigle est utilisée comme un premier et ultime avis d’entrée par effraction». La communauté a bloqué les routes menant à leur territoire et compte le faire jusqu’à ce que les compagnies «respectent le protocole de consentement préalable libre éclairé, ainsi que les lois de leurs territoires non cédés». À la suite de ces évènements, la communauté Unist’ot’en a appelé le soulèvement national pour démontrer que leurs actions sont supportées par la société civile.
Pour une autodétermination autochtone
Amanda Deveto, étudiante en sociologie à Carleton, est membre du Indigenous Peoples Solidarity Movement Ottawa (IPSMO). Selon cette dernière, «le problème est issu du fait que les compagnies exproprient les habitants des territoires non-cédés. […] Ce n’est pas des territoires canadiens et les compagnies s’y rendent sans permission ou consentement des autorités locales». Lena McFarlane, organisatrice de l’évènement, croit à la nécessité de «mettre fin à ces méthodes coloniales d’extraction et d’exploitation des ressources naturelles [afin que] les communautés aient une plus grande autodétermination». Selon plusieurs des participants, il faut dénoncer le fait que la communauté n’a pas consenti à l’installation d’un pipeline sur son territoire.
Dénonciation du gouvernement Harper
Pour Mme Deveto, les politiques gouvernementales sont déconcertantes: «L’exploitation des sables bitumineux est uniquement basée sur un calcul économique à court terme. On ne regarde pas comment cette exploitation affecte les communautés ou l’environnement». «Les communautés qui sont les plus affectées par l’exploitation des sables bitumineux devraient être celles qui s’expriment le plus sur la question. En ce moment, c’est l’inverse», dénonce-t-elle. En ce sens, Mme McFarlane réitère l’importance de supporter les communautés autochtones et de réaffirmer leurs dires afin «que la population sache ce qui se passe… Aujourd’hui, on dit non à l’expansion des sables bitumineux, non aux pipelines et non aux pétrolières!»