– Par Christopher Bernard –
Étiez-vous au courant que la semaine passée, la Fédération étudiante de l’Unviersité d’Ottawa (FÉUO) tenait un référendum à l’occasion de ses élections partielles? Il est difficile d’imaginer que oui. En effet, la communication entourant cette question importante a été complétement déficiente. Malgré tout, la FÉUO a réussi à obtenir le quorum nécessaire. Il lui fallait 5 % des électeurs, 7 % se sont exprimés.
Comme le mentionnait mon collègue Alex Jürgen Thumm dans sa chronique de la semaine passée, la FÉUO a un énorme problème de communication. Ce manque de communication devient un problème grave lorsqu’il touche l’exercice démocratique.
La FÉUO n’a pas non plus cru bon de communiquer, ni par Facebook ou Twitter, la tenue de ce référendum. Elle a aussi organisé un débat auquel presqu’aucun étudiant ne s’est présenté, probablement puisque peu de gens étaient au courant.
La démocratie étudiante à l’Université d’Ottawa (U d’O) est malade. Bien sûr, la FÉUO a atteint son quorum et pourra maintenant mettre en application le résultat du vote. Cependant, quelle légitimité a ce résultat lorsque 93 % de la population étudiante n’a pas donné son opinion? L’exécutif de la FÉUO a été élu l’année dernière avec un taux de participation de 11,6 %, un taux alarmant, surtout lorsque l’on prend en considération l’importante campagne qui entoure les élections de la FÉUO. Ce n’est pas parce que l’on atteint le quorum que le problème de participation est réglé.
En tant que syndicat étudiant, la FÉUO a une responsabilité envers les étudiants. Personne ne peut se satisfaire d’un taux de participation aussi désastreux, année après année. Quand bien même qu’une part de responsabilité reviendrait aux étudiants lorsque ceux-ci choisissent de ne pas voter, la FÉUO a l’obligation morale de s’assurer au minimum que le maximum de gens soit au courant qu’il se tient un vote.
La FÉUO est certes le représentant légitime des étudiants vis-à-vis les institutions. Mais il revient tout de même à cette organisation à intéresser ses membres aux activités qu’elle propose et surtout à l’exercice démocratique qu’elle présente. Lorsque la FÉUO organise des élections et qu’aussi peu que 10 % des étudiants se sentent préoccupés par la question en cause, la situation laisse présager au final une crise de légitimité du syndicat. La FÉUO a le devoir d’au moins essayer de changer cette culture à l’U d’O et la gestion de ce référendum n’aura été, finalement, qu’un autre exemple.