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Arts et culture

Qu’est-ce qu’on mange sur le campus ?

1 février 2020

Crédit visuel : Loïc Gauthier Le Coz – Photographe 

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre Arts et culture 

 

Je dis de ne pas dépenser en vidant le fond de ma poche pour un latté chaï. Je dis tout faire pour être zéro déchet en laissant poireauter mes restants de frigo. Je dis être foodie mais je me contente souvent de ce qui, tout simplement, me comble la panse.

Je suis une hypocrite lorsqu’il s’agit de la nourriture. Aujourd’hui, tout de même, j’ai essayé de m’éloigner de mes paradoxes. J’ai osé m’aventurer au restaurant La Maison, au University Tavern et finalement embraser le Café NostalgicaJe vous raconte mon expérience.

Du fromage sur les doigts 

J’ai toujours eu un peu peur de La Maison. L’extérieur sombre, les lumières d’affichage à moitié allumées, je me suis demandé, sincèrement à maintes reprises, qui s’y cachait à l’intérieur. 

Portée par mon appréhension, un peu exagérée j’en conviens, je pousse la porte et découvre plutôt une ambiance particulièrement détendue ; musique pop, des étudiant.e.s jouant au Baby-foot, un serveur discutant avec les client.e.s devant. Habituée aux cafés peuplés de hipster passionné.e.s de littérature ; cet endroit me plaît, d’une certaine manière, car il ne s’impose pas sur moi, il m’accepte dans mon intégralité. Reste à savoir si la nourriture me plaira aussi. 

Le menu, typique des pubs et bar affiche burgers, frites, poutines, salades et bières à volonté. Consciente que je mange pour des raisons professionnelles, je commande de l’eau. Végétarienne, je choisis le Quesadilla, en me disant qu’il est impossible de rater ce plat-là.  

20 minutes plus tard, je reçois une tortilla baignant dans du fromage cheddar émietté et deux ou trois morceaux de tomates. Il comble une partie de mon creux, mais clairement pas mes attentes gastronomiques. Je me demande encore plus pourquoi les gens vont là. 

Avy, l’une des superviseures du restaurant, m’explique qu’elle adore cet endroit, car elle le considère comme sa « maison ». Elle raconte ne pas pouvoir quitter cette place, car elle adore les étudiant.e.s qui l’habitent et l’ambiance qui en émane. Elle me suggère, en souriant, une poutine au steak pour la prochaine fois. Vous l’essayerez pour moi. 

Je sors de la place, ravie d’y avoir enfin mis les pieds. Le ventre confu mais le portefeuille bien rempli : total, 6$. 

University Tavern : italien ou américain ? 

La place semble déserte ; seuls, Loïc et moi, ainsi qu’un homme obnubilé par le hockey sommes assis dans le restaurant. Pas de musique. Je remarque les annonces de tequila qui ajoutent une tournure moderne aux décorations des années 70. Mi-italiennes, mi-américaines, les influences esthétiques semblent multiples. 

La spécialité de la place ? On me répond burgers and clubs avec confiance. Le choix se restreint donc à un club végétarien pour moi. 10 minutes plus tard, une superposition de laitue, tomate, mayonnaise et oeuf frit entre dans ma bouche. Je me dis que ce n’est pas le sandwich de ma vie, mais que, tout de même, il y a un peu plus d’efforts que dans le Quesadilla précédent. La mayonnaise est bonne et le burger de mon collègue doit l’être encore plus. 

La salle se remplit de sympathiques messieurs plus âgés. Je prends goût tranquillement à la simplicité des discussions, des regards. Pour un instant, je n’ai plus rien à accomplir que de finir ma bouchée. Total : 11$. 

Un classique : le Nostalgica

Je termine mon périple au Café Nostalgica. Sans aucun doute, à mon opinion, le meilleur restaurant sur le campus, avec la cafétéria.  Je me suis délectée d’un Dark Chocolate Crunch. J’y ai aimé l’ambiance et la nourriture. Total : 7,50$. 

Pourquoi vous parler de tout ça ? Parce que malgré le fait que je sois contradictions et préjugés, que je juge le sandwich par sa couverture, confond l’affiche à l’ambiance et la qualité du service au goût du plat ; l’Université pourrait offrir mieux en matière de cafés et de restaurants.

Nous sommes tous affamé.e.s et malgré notre faible budget, les réalités de la vie universitaire nous forcent bien souvent à manger à l’extérieur. Et nous n’avons pas le portefeuille de Donald Trump. À quand les restaurants aux prix tout aussi abordables, mais plus écologiques et plus santé ?

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