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Opinions

Quand une société intervient trop au vice…

Par Alexandre Lavoie, étudiant en criminologie

Il m’est venu cette réflexion il y a quelques semaines. Étudiant en criminologie, j’ai présentement une rédaction à faire à propos des centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC). En visionnant une vidéo de cet organisme, j’ai réalisé quelque chose de majeur: notre société porte plus attention aux contrevenants qu’aux victimes.

Le droit juridique

Historiquement, le droit juridique dans ses fondements relate en une procédure opposant la Reine au contrevenant, dans laquelle une sanction est déterminée afin de punir le contrevenant. Mais quelle aide est réservée à la victime dans l’histoire? C’est malheureux, mais elle n’est pas considérée dans le système juridique. Ce sont des organismes avec l’aide de bénévoles qui s’en chargent, alors que des policiers, des juges, des intervenants, des agents de libération conditionnelle, des avocats, des psychologues, suivent avec les plus grands soins le contrevenant. La société a puni le méchant, c’est un grand pas, la victime devrait être contente, non?

Récompenser le vice?

C’est dans cet ordre d’idée que j’ai fait un second constat parallèle: notre société s’intéresse trop au vice! Ce que j’entends ici, plus précisément, c’est que l’on expose une société qui détient des ressources pour aider les fumeurs à ne pas fumer, les alcooliques à réduire leurs consommations, les toxicomanes à arrêter la drogue… De plus, on va récompenser les gens qui y parviennent, ce qui est tout à fait louable. En fait, j’ai vu un concours où l’on offrait une bourse de 1000 $ à une personne qui arrêtait de fumer alors qu’un non-fumeur peut gagner que 100 $. Où sont les récompenses pour ceux qui ne consomment pas d’alcool? Pour ceux qui ne fument pas? Pour ceux qui travaillent fort pour assurer leur autonomie financière pendant leurs études? En voyant ce concours, j’ai réellement songé à fumer pour la première fois de ma vie une cigarette, pour être considéré comme une personne qui a arrêté de fumer et ainsi courir la chance de gagner une bourse de 1000 $ au lieu d’une de 100 $.

La prison, le meilleur recours des gens dans la misère?

Dans les milieux carcéraux (les prisons), des cours sont offerts gratuitement aux contrevenants, de la nourriture leur est offerte. Elle aussi gratuitement, tout comme le logement et des ressources d’aide. Mais qu’en est-il des gens respectueux des lois? Il y a des sans-abris dans les rues qui meurent de faim, des malades qui n’ont pas les moyens de se soigner, mais nous avons aussi des contrevenants qui sont logés, nourris et soignés dans un endroit où l’on souhaite les réhabiliter.

En offrant plus de soins aux gens en détention qu’aux gens respectueux de la loi, quel message faisons-nous à la population?

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