– Par Ahmed Gabtni –
Pour son 22e long métrage, Bertrand Tavernier a choisi de s’approprier la BD à succès, Quai d’Orsay de Christophe Blain et Abel Lanzac pour son adaptation cinématographique homonyme.
Le film nous plonge au cœur du ministère français des Affaires étrangères pour nous raconter l’histoire d’un jeune diplômé d’une école d’administration appelé à travailler en tant qu’écrivain de discours sous le ministre Alexandre Taillard de Worms.
Sous la forme d’une comédie, le film nous dévoile les coulisses du fonctionnement du Ministère des Affaires étrangères, entre crises diplomatiques à gérer et rédaction de discours qui doivent plaire à tout le monde, en particulier au ministre si bien joué par Thierry Lhermitte, à qui on doit une très belle prestation dans cette œuvre du cinéma français.
Le rythme au Quai d’Orsay est frénétique, s’accordant à la réalité de l’univers qu’il dépeint où tout peut tomber à n’importe quel moment et où il faut être prêt à réagir à tout instant.
Alors que la plupart des comédies jouent sur le pastiche, le registre ici est clairement celui de la caricature, un art autrement plus difficile. Mais Tavernier et sa troupe d’acteurs y excellent vraiment avec le comédien Niels Arestrup qui incarne fabuleusement le directeur de cabinet, tout en douceur et dévouement, constamment au bord de l’épuisement, ce qui lui a d’ores et déjà valu le césar du meilleur acteur dans un second rôle.
Finalement, si on fait abstraction du côté parodique qu’on reproche parfois d’être un peu lourd, Quai d’Orsay nous livre un regard sans complaisance sur le monde politique dans une comédie bien écrite, juste, parfaitement rythmée, jouée par des acteurs d’une tessiture parfaite et le tout accompagné d’une musique pleine d’entrain.