– Par Alex Millaire –
Un humoriste dont la carrière est moribonde après que son épouse le délaisse, une demoiselle dont les amours meurent mystérieusement et un technicien de manufacture de pain s’entremêlent dans une tragi-comédie à torde les tripes.
La gravité des sujets abordés par Kat Sandler, écrivain et réalisateur de la pièce en un acte Punch Up, est sournoisement sublimée par le jeu physique des acteurs, la vacillation entre ami et ennemi, et l’exploration de ce qui qualifie quelque chose de « drôle ». Par un processus de négation, le réalisateur nous amène à réfléchir sur nos propres idées quant à l’amour, l’amitié et la possibilité d’être heureux. Le personnage de Brenda, joué par Caitlin Driscoll, nous explique dans les plus fins détails qu’à chaque fois qu’elle aime, l’être chéri meurt de manière de plus en plus grotesque. Si on était incapable d’aimer sans tuer, comment ferions-nous pour vivre? On ne peut rester insensible à la réponse de Brenda qui est, au moins au début de la pièce, de ne jamais aimer. Grâce aux efforts d’un infatué de la demoiselle (Tim Walker) et d’un humoriste dépressif (Colin Munch), ce dernier attaché par la jambe au bureau du premier, les scènes, entrecoupées par un jeu de lumière simple et efficace, évoluent vers une conclusion qui résout malheureusement trop des mystères inhérents à cette pièce et pince-sans-rire. En tout, une production fort plaisante et bien arrondie.