– Par Myriam Bourdeau-Potvin –
Les Artistes en techniques mixtes d’Ottawa (OMMA) présentaient « Proverbes » le 14 janvier dernier à la Galerie du Théâtre Centrepointe. L’exposition, regroupant plus de 45 œuvres de divers artistes de la région, se tiendra jusqu’au 12 février.
OMMA est né il y a maintenant 12 ans grâce au travail ardu de Suzanne Warren Powell. Cette artiste et enseignante avait pour mission de « donner de la visibilité aux artistes contemporains en techniques mixtes ainsi que d’améliorer leurs techniques », retrace Marie-Paul Thorn, coordonnatrice des expositions. « À l’origine, OMMA a été fondé pour répondre à un manque [qu’il y avait] du côté de l’art contemporain et des techniques mixtes », ajoute-t-elle.
Depuis, l’organisation a fait son chemin et s’est taillé une place sur la scène des arts visuels ontariens. Certains membres se sont joints plus récemment, et d’autres y sont présents depuis ses débuts. Deborah Guthrie, par exemple, est inscrite depuis maintenant dix ans. « Avant, c’était petit et on connaissait tout le monde. Maintenant, nous sommes beaucoup plus, mais nous gardons des liens très rapprochés grâce à des événements comme celui de ce soir », s’exalte Mme Guthrie, gagnante de l’un des prix du juriste.
Plusieurs prix ont été remis pendant la soirée. Le plus prestigieux de tous était très certainement celui délivré à JungHee Lee-Marles, pour sa toile illustrant le proverbe « Visez haut dans votre carrière, mais restez humble dans votre cœur ». Membre depuis six ans, l’artiste a d’abord beaucoup œuvré au Manitoba. Puisque les proverbes n’étaient aucunement imposés et que chacun avait la possibilité de créer à partir de la citation qui leur plaisait, Mme Lee-Marles a pu choisir cet idiome qu’on lui avait appris lors de son adolescence. Stephanie Huckabone, présidente du comité exécutif, est amusée par les divergences flagrantes en résultats. « C’est amusant d’essayer de deviner quel proverbe est associé à quelle toile ».
En plus d’avoir carte blanche concernant leurs proverbes, les artistes avaient comme seul restriction de devoir représenter une œuvre avec au moins deux mediums différents. Ainsi, certains ont utilisé du collage photo, d’autres une variété de papier de soie, ou d’autres encore sont sortis du lot par leurs choix dissemblables. C’est le cas de Mme Guthrie, qui a utilisé du scellant pour donner du relief au bouffon qui figure sur sa toile intitulée « Nous avons deux oreilles et une bouche afin de pouvoir écouter plus et parler moins ». Quant à Holly Dean, artiste récipiendaire du prix d’excellence, elle apprécie ce genre d’exposition puisque c’est « inspirant de voir le travail de tout le monde. Il est fascinant de constater à quel point les travaux sont différents et qu’il n’y a pas un proverbe qui se répète ». Selon Mme Huckabone, il y avait, mardi soir dernier, « une variété éclectique de peintures ». C’est d’ailleurs ce qui fait la signature des expositions de techniques mixtes, selon Marie-Paul Thorn. « [La variété] se retrouve beaucoup sur les diverses toiles : les techniques mixtes permettent de grandes improvisations. Il y a autant de variétés qu’il y a de matériaux…. Et d’artistes! »