
Promouvoir la diversité dans le leadership : Plus de mentorat auprès des étudiant.e.s noir.e.s
– Par Boni Guy-Roland Kadio
Dans une atmosphère amicale au 4e étage du pavillon Desmarais, une série de conférenciers ont discuté de leurs expériences en tant que leaders noirs. La co-organisatrice Vanessa Dorimain, vice-présidente aux affaires universitaires de la FÉUO, en a souligné la nécessité : « Les étudiant.e.s noir.e.s manquent de mentorat et ils auraient beaucoup à gagner à discuter avec des professionnels. »
Les panélistes noir.e.s issu.e.s de milieux professionnels variés ont parlé de leurs expériences vécues et ont prodigué des conseils aux jeunes étudiant.e.s pour les aider à surmonter les éventuels obstacles auxquels ils pourraient faire face dans leur cheminement professionnel.
Vanessa Dorimain a prôné une diversité des genres dans le leadership. Elle donne comme exemple « les jeunes femmes noires déjà en position de leadership, celles au devant des combats de revendications noires comme Black Lives Matter ». Elle revendique que « les voix des femmes noires soient plus visibles », citant des expériences où sa voix n’avait pas la même valeur argumentative que ses pairs mâles dans les discussions avec l’administration de l’U d’O.
Le professeur Garry Apollon a rappelé qu’il ne fait pas seulement partie d’une minorité ethnico-raciale, mais aussi d’une minorité linguistique en tant que francophone. En soulevant son investissement dans la communauté franco-ontarienne via la radio, il a surtout parlé d’« intelligence culturelle ». Il propose que « plus de sensibilisation soit faite » au sujet du mentorat en leadership.
La professeure de droit Joanne St. Lewis a, pour sa part, mis l’accent sur les conditions de succès de ce mentorat. Pour elle, « on ne peut pas bureaucratiser le mentorat ». Un mentorat réussi demande un « développement de soi et un désir d’excellence », un « mentorat de pairs » et « une compréhension des dynamiques ou des signes informels de pouvoir ».
Pour le procureur adjoint de la Couronne Alexander Cornelius, « des 56 procureurs de la Couronne, il n’y a aucun procureur général de la Couronne noir en Ontario, même si sa devise est la diversité ». Il ne faut pas désespérer, admet-il, car il appartient à la « jeune génération de poursuivre ce travail ». Les autres professionnels, comme Alexandre Ikejiani et Allen Alexandre, ont souligné respectivement les effets de la « discrimination positive » et du changement de modèle des entreprises qui ont encouragé une plus grande diversité basée sur le business.
En conclusion, les organisateurs et les panélistes ont convenu de l’intérêt de tels échanges avec leur communauté et de l’importance du mentorat et d’un suivi de leadership. Pour ce faire, des sessions en français et en anglais seront organisées deux fois chaque semestre à partir de l’automne 2016.