Inscrire un terme

Retour
Actualités

Les projets d’extraction minière canadiens vus d’Amérique Latine

16 octobre 2017

 Actualités

Par : Océane Lemasle

 

L’Université d’Ottawa a accueilli, le 10 octobre dernier, la première conférence organisée par le Groupe de recherche interdisciplinaire sur les territoires de l’extractivisme (GRITE), en collaboration avec Mines Alertes, sur la résistance des populations autochtones à l’industrie extractive. Ce sont six activistes mexicains, chiliens et panaméens qui se sont déplacés pour témoigner des projets canadiens menés sur leurs terres, et ce, devant une salle comble d’étudiant.e.s et de professionnel.le.s.

Un appel à l’humanité des citoyen.ne.s canadien.ne.s

Nazario Diego, Miriam Bautista Gutiérrez et Alejandro Marreros Lobatos, trois autochtones, militants et engagés, originaires de différentes parties de la Sierra Norte de Puebla, région montagneuse mexicaine exploitée par les industries minières canadiennes, sont venus rendre compte de la situation locale. « Les projets de la mort », comme Bautista Gutiérrez les nomme, entraîneraient la pollution des trois grandes rivières locales menant à la détérioration, voire à la disparition de la faune, de la flore et des habitants eux-mêmes.

Sergio Campusano, activiste chilien, a d’ailleurs évoqué son combat pour prévenir les gouvernements, sans résultats, concernant les projets menés dans le pays. « Je préfèrerais mourir d’un coup sec plutôt que d’assister à cet écocide, à ce génocide pendant des années », témoigne-t-il. Une situation similaire également vécue au Panama selon Pedro Nola Flores.

Nazario rappelle que face au viol de leurs droits, les autochtones d’Amérique latine agissent sur place en proposant des plans d’aménagement du territoire, en invoquant leur droit de consultation ignoré ou en s’interposant physiquement comme l’ont fait les communautés maseualmej pendant près d’un an avec succès. Il ajoute que les autochtones ne sont pas contre le progrès, mais pour la vie.

De l’information à la responsabilisation

Côté assistance, Maïté, étudiante à l’Université d’Ottawa, évoque l’intensité de la réunion et l’inspiration qu’elle a suscitée : « c’était intéressant de voir que ce sont des situations que l’on retrouve partout ». Si cette conférence résonne tant, c’est que les intervenants appellent les investisseurs et les gouvernements à renforcer et faire respecter les lois et sollicitent la responsabilité sociale de chacun afin d’être entendus et de créer des pressions politiques a conclu Pierre Beaucage, membre du Groupe de Recherche sur les Espaces Publics et les Innovations Politiques (GREPIP).

Et les problèmes d’ailleurs sont aussi des problèmes ici. Karine Vanthuyne, directrice du GRITE, souligne que si le but de la conférence était « de donner la parole, de faire connaître le sujet », elle s’inscrit dans un colloque international, organisé du 12 au 13 octobre à Montréal, où témoigneront des autochtones canadien.ne.s, qui, eux, favorisent le développement des industries sur leurs territoires.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire