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Arts et culture

Projet de photographie « Love is. » | Saisir la fugacité de l’amour

DSC_0009– Par Sara Ghalia –

Katya Moussatova est étudiante de troisième année en économie. Armée de sa petite caméra qu’elle utilise depuis ses débuts, Mlle Moussatova photographie des étudiants de l’Université d’Ottawa – ce qu’elle fait depuis un certain temps. Elle publie ses clichés depuis le 13 mars dernier sur la page Facebook Love is.. Chaque portait est en noir et blanc, accompagné d’une citation du modèle sur l’amour.

La Rotonde : Quand avez-vous commencé à faire de la photographie et à vous y intéresser?

Katya Moussatova : Il y a à peu près trois ans, je pense. J’étais photographe pour l’album de l’année durant mon secondaire et j’avais un professeur qui m’avait vraiment inspirée en me donnant des caméras, des objectifs, etc. Durant ma 12e, j’étais éditrice pour l’album de l’année et c’est de là que j’ai commencé à prendre des portraits.

LR : Avez-vous pensé à suivre l’enseignement d’un professionnel ou faire un stage en photographie?

KM : Je pense que la photographie, c’est de l’art et l’art n’est pas quelque chose qu’on apprend, mais avec lequel on expérimente. Je pense que c’est une expression de soi, je ne veux pas qu’on me l’apprenne. Je veux l’explorer moi-même.

LR : Pour parler plus spécifiquement du projet Love is., pouvez-vous le présenter?

KM : Le projet est en quelque sorte de réinventer ce qu’est l’amour et de ramener un peu de positivité sur le campus. […] L’amour veut dire tellement de choses différentes, ça peut vouloir dire quelque chose de vraiment philosophique, ou quelque chose de vraiment simple, comme la musique, la danse ou votre amitié avec quelqu’un.

LR : D’où est venue l’idée du projet?

KM : J’ai mis un lien [sur la description de la page Facebook] d’une chanson de Soko dans laquelle elle parle de l’amour [« We Might Be Dead Tomorrow »]. C’est une chanson vraiment émotive. Je suis aussi Humans of New York. Et j’ai toujours pensé que c’était vraiment une manière géniale de capturer une personne et de mettre en relief sa petite histoire. J’ai pensé que c’était plus amusant de ramener ça à un mot. Et le mot le plus générique que tout le monde connaît, c’est le mot « amour ».

LR : Est-ce facile de prendre des photos d’étudiants?

KM : Ça dépend. Si on leur demande de juste prendre une photo d’eux, la majorité refusent. Mais si on commence par « Salut, je suis en train de faire ce projet. Voici une carte, voulez-vous participer? » Automatiquement, ils acceptent! […] Mais c’est intéressant de voir les gens faire une pause lorsque je leur demande : « C’est quoi l’amour? » Pour certaines personnes, ils s’épanouissent et ils vont dire : « Oh, c’est ça et ça. » Mais parfois, ça prend du temps, et je leur dis de ne pas trop y réfléchir. Et c’est intéressant de voir les gens s’arrêter et y penser.

Je prends à peu près dix photos par jour. De plus en plus, je reçois des messages de gens qui me disent : « Je serais vraiment intéressé à participer » et ils ramènent leurs amis. […] J’aimerais tout de même toucher une plus grande variété de gens. On est tout de même 40 000 étudiants, et ça pourrait être un outil, plus qu’une simple page de photographie.

LR : Remarquez-vous quelque chose qu’ont en commun les étudiants que vous photographiez ?

KM : Au début, ils ne sont pas confortables. Mais dès qu’il y a une connexion [entre le photographe et le sujet], je pose la question [sur l’amour] avant de prendre la photo, parce qu’on peut parler pendant quelques minutes, et ils se relaxent. Sinon, ils sont trop tendus et ils prennent des « poses ». Et ça n’a pas l’air naturel en photo. Mes portraits favoris sont lorsqu’ils ont des amis avec eux, et ceux-ci les font rire. Et c’est là que les meilleures prises arrivent.

LR : Pensez-vous aller plus loin avec le projet?

KM : Ça va dépendre de la réaction des gens. Si ça devient plus grand, je serais heureuse de le rendre plus grand, d’avoir plus de photographes. Mais pour l’instant, c’est comme mon bébé. Je suis une personne un peu pointilleuse, donc je ne sais pas si je pourrais demander à n’importe qui de prendre des portraits. Ceci dit, j’aimerais certainement avoir de l’aide pour la promotion ou des gens qui marcheraient avec moi pour trouver des modèles.

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