Arts et culture
Par Houssein Ismail – contributeur
ARTS VISUELS
La Galerie d’art d’Ottawa a présenté une projection de courts métrages appelés Unikkaaqtuarniq, contes du Nord. L’évènement a été parrainé par la Galerie d’art d’Ottawa et le Festival de film et d’arts médiatiques Asinabka et se déroulait au parc Lansdowne, le vendredi 3 février.
L’évènement a débuté par une cérémonie d’ouverture. Un premier chant traditionnel a été entonné avec un kilaut, un tambour rond et plat caractéristique de la culture inuit. Il a été suivi de quelques discours et d’un chant guttural exécuté par deux adolescentes. Si la cérémonie a eu lieu à l’intérieur, la projection s’est déroulée à l’extérieur, devant le Cineplex.
Le froid a dominé la projection, autant dans les histoires racontées que dans la température environnante. Un mur fait de neige compactée a servi d’écran géant. Malgré une surface pleine d’aspérités, les images étaient nettes. Des boites cubiques, faites de planches de bois assemblées, ont servi de sièges, ainsi que deux monticules de neige que les enfants ont joyeusement escaladés. Aux alentours, des sculptures de neiges ont été érigées. La température n’a pas rebuté les gens qui ont noirci le tapis blanc de la scène. De la cinquantaine de personnes présentes à la cérémonie se sont ajoutées, au fur et à mesure, des badauds que la curiosité rameutait.
Le premier film était muet au sens où seule la nature s’exprimait. À mesure que les spectateurs se taisaient, les images se mirent à parler, dévoilant une chasse animale. Huit histoires se sont succédé, dont trois animations. Des histoires empreintes de mythologies, dans lesquelles l’homme est réintégré dans sa place d’animal. Il est tantôt ours polaire, tantôt phoque. Il est tantôt prédateur, tantôt proie. L’humain moderne est lui aussi confronté à sa maladresse envers l’environnement. Une nature apaisée qu’il dérange par ses bruits et qu’il assassine par son avidité.
Au-delà de la diégèse, ces films racontent les peuples inuits et samis, un peuple autochtone de Scandinavie. Et précisément en cela, les organisateurs ont réussi leur coup; comme ils l’ont dit durant la cérémonie, leur objectif était de faire connaitre les Inuits et les Samis. Ces peuples, qui malgré la distance énorme qui les sépare, ont en commun une nature où règne le froid.