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Par : Nicolas Hubert
Réunis en Assemblée générale le 24 novembre, les professeurs à temps partiel ont fait part de leur satisfaction quant à l’accord du 21 novembre dernier et attendent désormais avec espoir la prochaine ronde de négociations afin de faire valoir l’application de la loi 148, qui prévoit une rémunération égale entre employé.e.s à temps plein et à temps partiel et qui entrera en vigueur le 1er avril 2018.
Un accord de compromis
Rappelons qu’après plusieurs semaines de négociations difficiles avec leur employeur, l’Université d’Ottawa (U d’O), et la menace d’une grève conjuguée à la crainte d’un lock-out de l’Université, les membres de l’Association des professeurs à temps partiel de l’U d’O (APTPUO) ont voté le 21 novembre à 88 % en faveur de l’accord de principe.
« Globalement les gens sont satisfaits », fait savoir le vice-président aux affaires externes de l’APTPUO, Pascal Sergent, qui explique que l’adoption par les membres de l’APTPUO de cet accord permet avant tout de les protéger, car en l’absence de convention collective ces derniers se retrouvaient dans un vide juridique. Sergent estime ainsi que dans les circonstances dans lesquelles les négociations se sont déroulées, les représentants de l’APTPUO ont « obtenu le mieux [qu’ils] pouvai[ent] obtenir ».
Dans le cas d’un refus de l’accord de principe proposé par l’Université, celle-ci aurait alors pu exiger la tenue d’un vote supervisé obligeant les membres de l’Association à se prononcer sur le dernier accord soumis, comme cela a été fait lors de la dernière grève des professeurs des collèges en Ontario. « Pour rendre cette offre plus intéressante, [l’Université] avait mis un genre de bonus de 200$ par cours », précise Sergent, en expliquant que bien que ce bonus ne soit valable qu’une fois et n’augmente en rien l’assiette salariale, « cela pouvait quand même attirer les gens pour signer en faveur ».
L’Université satisfaite
Pour sa part, l’Université a fait savoir par un communiqué de presse sa satisfaction quant à la ratification de l’accord de principe par les membres de l’APTPUO. Elle refuse cependant de communiquer davantage à ce sujet alors que la prochaine ronde de négociations avec l’APTPUO devrait reprendre dès la fin de la prochaine session.
« Nous on est prêt pour recommencer bientôt » fait savoir Sergent, en expliquant que « la convention va se terminer en fin août 2018 » et que la nouvelle convention sera négociée sur les bases de la nouvelle loi ontarienne 148. « Ces bases-là voulant dire que normalement quelqu’un qui est à temps partiel, pour un travail identique devrait être payé au même taux horaire que quelqu’un à temps plein », explique Sergent.
Vers une grève en 2018 ?
Tandis qu’avec les 1,8 % d’augmentation obtenus avec la nouvelle convention collective, une charge de cours effectuée par un professeur partiel pour l’année 2017-2018 est payée 8 090 $, la charge salariale d’un professeur à temps plein de l’U d’O représente une rémunération d’environ 15 000 $ par cours, soit presque le double des professeurs à temps partiel.
Au cours des prochaines négociations, les professeurs à temps partiel vont ainsi tenter de faire valoir leurs droits et obtenir une augmentation salariale conséquente, ce qui laisse présager de nouvelles situations de tensions avec l’Université. « Cela va encore être poussé à l’extrême, comme là juste avant une grève ou une grève », anticipe Sergent qui estime qu’en ce qui concerne loi 148, cela va également se jouer au niveau provincial.