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Problèmes d’accessibilité – Département d’arts visuels

Crédit visuel : Fabrice Ahadi – Photographe 

Par Yasmine Hursault – Cheffe de la section Actualités  

La Rotonde a été identifiée en commentaire sur une publication Instagram à l’attention de l’Université d’Ottawa (U d’O) le 27 février dernier. Celle-ci soulevait les difficultés d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite au sein du bâtiment d’arts visuels. Nous nous sommes penché.e.s sur le sujet. 

La publication en question affichait une photo d’un.e étudiant.e portant un.e autre élève sur son dos dans les escaliers.

« Actuellement, l’une de mes collègues de la maîtrise en arts visuels (MAV) a une fracture du pied et ceci a été notre solution pour qu’elle puisse participer à notre critique de mi-parcours. Bien que cela donne une photo humoristique, cela aurait pu conduire à plus de blessures si quelque chose avait “mal” tourné et montre qu’il est difficile de se déplacer », explique en légende l’auteur.e de la publication. 

Les difficultés d’accès 

Comme indiqué dans la publication, il n’y a pas d’ascenseur, de rampe d’accès, de toilettes, de salles de classe ou d’ateliers accessibles dans le bâtiment d’arts visuels. Célia Fournier-Cantin, étudiante en dernière année au baccalauréat en arts visuels, confirme  qu’« il serait impossible pour un.e étudiant.e en chaise roulante de suivre un bac en arts visuels, ici à l’U d’O, ce qui est très attristant ». 

Olivia O’Connor, étudiante à mobilité réduite en quatrième année de licence en beaux-arts, raconte qu’un accès spécial pour entrer par les portes du quai de chargement lui a été donné pour ses cours dans l’atelier de sculpture, au rez-de-chaussée du bâtiment. Partout ailleurs, il faut obligatoirement emprunter les escaliers. O’Connor a partagé ses difficultés avec l’Université et il lui a été répondu que rien ne pouvait être fait, car les classes ne peuvent être déplacées nulle part ailleurs sur le campus.

Les deux étudiantes expliquent que leurs études en peinture et en sculpture les obligent régulièrement à porter du matériel lourd. L’unique présence d’escaliers sur plusieurs étages rendrait ces manipulations dangereuses. 

Ces difficultés auraient un impact sur leurs études. « Je dois souvent manquer des cours parce que je ne peux tout simplement pas monter les escaliers. Certain.e.s professeur.e.s sont compréhensifs, d’autres non. La faculté a pour politique de ne pas vous permettre de manquer plus de trois cours en studio, et certain.e.s professeur.e.s s’y conforment très strictement », témoigne O’Connor. 

Fournier-Cantin, qui suit une mineure en théâtre, rencontre le même problème dans le bâtiment de théâtre où elle est parfois amenée à bouger des meubles. « En quatre ans [d’études], les bâtiments dédiés aux arts sont définitivement plus vieux, moins accessibles et plus négligés que tous les autres bâtiments », constate-t-elle. 

L’Université muette 

La publication Instagram initiale indique que « la Faculté a fait pression pour une mise à jour de l’accessibilité depuis des années et rien ne s’est passé ». 

Fournier-Cantin ajoute ne pas comprendre qu’aucune mesure n’ait jamais été prise alors que les étudiant.e.s abordent régulièrement ce sujet avec l’Université. « Selon moi, l’U d’O ne fait pas de ses infrastructures artistiques une priorité », dénonce-t-elle. 

« Je suis presque sûre qu’on devait nous donner de l’argent pour un nouveau bâtiment. Nous avions un endroit désigné, mais l’Université n’a pas voulu le financer ; bien que nous soyons dans le plus vieux bâtiment du campus, et qu’il soit complètement inaccessible », partage O’Connor. 

L’Université a fait paraître le 21 janvier 2020 le nouveau plan d’accessibilité pour le campus qui met à jour les progrès accomplis au regard des engagements énoncés dans le plan d’accessibilité pluriannuel 2019-2024. Aucune mention du Département d’arts visuels ou de son bâtiment n’est faite dans ces documents. 

L’U d’O a été contactée par La Rotonde pour obtenir des réponses face à cette situation. Aucun retour n’a été fait par la gestionnaire des relations avec les médias, Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, depuis le vendredi 6 mars, malgré plusieurs relances.

Jakub Zdebik, directeur du Département d’arts visuels, indiquait le mardi 3 mars, nous faire un suivit « dès que possible » sur le sujet. Aucune nouvelle n’a été donnée depuis, malgré plusieurs relances également.

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