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Sports et bien-être

Un problème tourmente-il les Gee-Gees?

 Par Charley Dutil – Journaliste

Chaque année, des centaines étudiant.e.s-athlètes de l’Université d’Ottawa (U d’O) portent leurs maillots aux couleurs des Gee-Gees avec fierté. Les athlètes universitaires de l’U d’O s’entraînent à longueur d’année afin d’être à leur meilleur les jours de matchs. Cependant, ceux-ci restent des étudiant.e.s et l’équilibre entre entraînement, parties, pratiques et études peut parfois être très difficile, pour certains, à trouver. Cette semaine, La Rotonde a réalisé de multiples entrevues avec des étudiant.e.s-athlètes dans plusieurs sports afin d’avoir leurs versions des faits quant à leurs méthodes pour trouver un équilibre entre études et sport, ainsi que les défis auxquels ils font face. Une psychologue spécialisée dans l’activité physique et des entraîneurs des Gee-Gees ont été interrogés afin de comprendre comment ils supportent l’équilibre études/sport de leurs joueurs et joueuses. 

Des semaines chargées pour les étudiant.e.s-athlètes

Une constante que tous les athlètes universitaires expliquent est que leurs semaines sont remplies, que le temps libre est rare et qu’ils sont souvent réservés aux travaux scolaires ainsi qu’au sommeil. Cody Van Lierop, recrue de l’équipe masculine de hockey et étudiant en génie, explique qu’une semaine typique de son équipe est très chargée. Le défenseur originaire du petit village de Zephyr, dans le canton d’Oxbridge, affirme qu’il pratique du lundi au vendredi pendant deux heures chaque jour, qu’il a deux matchs par semaine (un le vendredi soir et un le samedi soir) et qu’il doit se présenter à trois sessions d’entraînement de musculation par semaine. Lorsque demandé l’impact que ceci a sur ses études cette année, il affirme qu’il n’a personnellement pas souffert, mais qu’il a eu à prendre une charge de cours moins lourde qu’un étudiant de génie normal pour s’assurer de pouvoir donner l’attention nécessaire à ses cours et au hockey.

Omba Dimanche, joueur graduant de l’équipe de football, décrit une semaine typique pour son équipe en avouant qu’à part les lundis et les dimanches, les joueurs étaient au terrain des Gee-Gees pendant plus de 8 heures par jour durant la saison. Cependant, le vrai défi était la saison morte durant laquelle ses coéquipiers et lui devaient se présenter au dôme dès sept heures et parfois six heures et demie du matin. Selon le secondeur de ligne « le sommeil était un luxe ». Il affirme aussi par le passé « avoir manqué beaucoup de cours pour le football ».

De anciens athlètes, étudiant encore à l’Université et qui ont décidé de parler de leurs expériences sous le couvert de l’anonymat, ont affirmé qu’il y avait définitivement un problème de surentraînement chez les Gee-Gees. Ils affirment que ce problème a grandement affecté leurs rendements scolaires et les a poussés à quitter le sport universitaire afin de pouvoir se concentrer sur leurs études. Un de ceux-ci a affirmé que « le problème de surentraînement est rendu pire par le manque de personnel de soutien scolaire ainsi que du manque de communication interne dans certaines équipes et qui pousse souvent les athlètes avec certaines difficultés scolaires vers la dérive ».

Quatorze heures, pas plus !

La psychologue et professeure à la Faculté des sciences de la santé Michelle Fortier étudie les effets négatifs du sport sur les athlètes ainsi que sur la population générale. La psychologue affirme que « les effets du sport sur une personne peuvent être très positifs et agir en tant qu’anti-dépresseurs pour plusieurs ». Selon elle, « trop d’entraînement physique peut [cependant] mener à des situations d’épuisement chronique, pour des étudiant.e.s-athlètes cela est très dangereux puisque ceux-ci doivent s’assurer d’être capable de balancer école et sport; dans le fond, ils ont deux emplois à temps plein ». Fortier affirme que 14 heures d’entraînement sportif par semaine est idéal, et qu’au-delà de ceci les athlètes se sentent fatigués et auront de la misère à performer non seulement à l’école, mais dans leurs sports respectifs.

En entrevue avec La Rotonde, Joey Kwasniewski, l’entraîneur de performance en chef des Gee-Gees, a avoué que « le sport universitaire est du sport de haut calibre et qu’il s’agit d’un gros engagement pour les étudiant.e.s ». Pour lui, « ceux-ci doivent près à pratiquer au moins 3 fois par semaine durant la saison et rester en forme a l’année longue ». Quant à l’équilibre entre la vie scolaire et le sport, Kwasniewski affirme que « des programmes comme le «study hall » pour l’équipe de football les dimanches aident les étudiants de première année ainsi que ceux qui ont des basses notes et des troubles scolaires à avoir de l’aide dans leur étude ainsi qu’à travailler sur leurs travaux scolaires ». Une source anonyme affirme qu’elle « n’a jamais eu accès à un tel programme et que son équipe n’avait pas d’équivalent pour l’aider avec ses travaux scolaires ».

En entrevue avec La Rotonde, l’entraîneur en chef de l’équipe de football Jamie Baressi a déclaré que les études sont la première priorité. Il croit que ses joueurs « sont très bien encadrés par leur conseiller académique qui s’occupe des joueurs et les aide dans leurs études et organisent le « study hall »». Lorsque demandé s’il y avait une moyenne générale minimale que les joueurs devaient garder, Baressi a déclaré « qu’il s’agit de cas par cas et que chaque joueur a sa moyenne minimum personnalisée à respecter pour rester dans l’équipe ». Andy Sparks, l’entraîneur l’équipe de basketball féminin, affirme lui aussi « que l’école est numéro un en ordre de priorité, suivi du sport en deuxième ». D’autre entraîneurs comme Steve Johnson, l’entraîneur en chef de l’équipe féminine de soccer, et James Derouin, entraîneur en chef de l’équipe de basketball masculine, n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevues.

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