– Par Émilie Deschamps –
Groupe de l’année : l’AÉÉAC
On peut dire sans se tromper que l’Association des étudiant(e)s en études autochtones et canadiennes (AÉÉAC) aura contribué cette année à changer le visage de l’Université d’Ottawa (U d’O). Dans la foulée du mouvement Idle No More, l’AÉÉAC a identifié cinq priorités pour décoloniser l’U d’O et, à la surprise générale, l’administration a accepté de travailler sur ces cinq points. Avant de présenter ses demandes, l’Association étudiante a aussi organisé un rassemblement d’environ 200 personnes dans la rotonde du pavillon Tabaret, un chiffre rarement atteint pour des évènements de ce type sur le campus de
l’U d’O. Le succès de cette action directe et des discussions de l’Association avec l’administration a démontré que les étudiants peuvent avoir de l’influence jusque dans les plus hautes sphères de l’Université. Contrairement à bien d’autres initiatives étudiantes qui, trop souvent, demeurent lettre morte, l’AÉÉAC a choisi de s’adresser directement à l’administration, plutôt que de passer par la FÉUO. Elle trace ainsi la voie à une nouvelle manière de revendiquer au sein de l’U d’O. Finalement, l’entente que l’AÉÉAC a conclue avec Pat Marquis, suite aux propos problématiques qu’il avait tenus sur les territoires de la communauté algonquine, a à la fois démontré la vigilance de l’Association face aux questions autochtones, mais aussi sa capacité à apporter des solutions constructives et positives. M. Marquis, prochain vice-président aux activités sociales de la Fédération étudiante, suivra ainsi des formations pour le sensibiliser aux enjeux des femmes et des autochtones, ce qui lui permettra de mieux représenter tous les membres de la FÉUO l’an prochain.
Prix citron : Osama Berrada
Cette année, plusieurs problèmes ont gravité autour du directeur général des élections (DGÉ), Osama Berrada, à commencer par sa nomination qui a été obtenue des mois après la date prévue par la Constitution de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Par la suite, la promotion de la période de candidature a aussi donné lieu à quelques violations constitutionnelles et à des critiques concernant le manque de publicité. M. Berrada et le comité des élections ont ensuite cherché à limiter la participation du rédacteur en chef de La Rotonde à la couverture des élections et ont demandé à ce que le journal étudiant lui fournisse les noms des journalistes qui couvriraient les élections, outrepassant ainsi largement son mandat. Mais la raison ultime pour laquelle La Rotonde a choisi d’attribuer le Prix citron à M. Berrada est le mutisme persistant de celui-ci. M. Berrada n’a en effet jamais voulu réagir aux accusations et aux dénonciations de La Rotonde, alors qu’il aurait pu expliquer ses décisions ou admettre ses erreurs. Ses réponses laconiques n’ont fait que contribuer à perpétuer l’image trouble dont sont entourées les élections de la FÉUO, depuis plusieurs années. La Rotonde veut ainsi rappeler à M. Berrada que, lorsqu’on occupe un poste au service du public, le silence ne paie pas, contrairement à l’ouverture et à la transparence.
Chouchou de La Rotonde : Brandon Clim
Depuis son arrivée à l’Université d’Ottawa en 2007, Brandon Clim, étudiant en sciences politiques, surveille sans relâche les étudiants élus, qu’ils soient à la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ou à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ). Sur son blogue, dans les médias sociaux et dans ses contributions au MacLeans On Campus et au blogue studentunion.ca, M. Clim est toujours en première ligne pour révéler les nouvelles importantes. Il n’hésite pas non plus à demander aux membres de l’exécutif de la FÉUO de rendre des comptes sur leurs promesses et à les talonner sur toutes sortes de dossiers. Il est le seul étudiant à assister à (presque) toutes les réunions du Conseil d’administration (CA) de la FÉUO, il rend donc un précieux service à ceux qui n’exultent pas à l’idée d’aller suivre, un dimanche après-midi par mois, la politique étudiante universitaire, mais qui veulent tout de même s’informer. Et il effectue ce travail sur une base purement bénévole! En somme, il contribue à contrebalancer le manque de transparence actuel de la FÉUO, qui ne met que rarement les procès verbaux de ses réunions en ligne et ne se démène pas pour inciter les étudiants à assister aux réunions du CA. Disons-le tout bonnement, Brandon Clim est un modèle à suivre!
Initiative de l’année : Campagne pour les Assemblées générales
Depuis février dernier, un groupe d’étudiants s’est mobilisé autour de la campagne pour avoir des Assemblées générales à la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Nous devons cette initiative à l’Association des étudiantes et étudiants marxistes de l’Université d’Ottawa. La première étape de cette campagne a été de demander aux candidats aux élections de la FÉUO de s’engager sur cette question et d’encourager les étudiants à voter pour ceux qui promettaient d’instaurer des Assemblées générales. Cette première partie fut un succès, puisque le groupe Action étudiante, qui a remporté cinq des six postes à l’exécutif ainsi que la majorité des sièges au Conseil d’administration, a inclus parmi ses priorités l’instauration d’Assemblées générales. Toutefois, les membres de la campagne n’ont pas voulu se fier uniquement à leurs élus, et c’est pourquoi ils font présentement circuler une pétition qui, si elle cumule 1 500 signatures, forcera la tenue d’un référendum sur la mise en place d’Assemblées générales. Si la campagne est un succès, cette initiative représentera un moment charnière dans l’histoire de la Fédération étudiante. C’est pourquoi la création de la campagne pour des Assemblées générales à l’U d’O est un évènement marquant de l’actualité étudiante 2012-2013.
Effort de l’année : Ethan Plato
than Plato a amorcé son année en tant que président de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) la tête pleine de beaux projets: limiter la possibilité de conflits d’intérêts au sein du Conseil d’administration (CA) de la Fédération, améliorer la participation étudiante, etc. Dans cette optique, il a présenté une motion au CA pour empêcher les employés de la FÉUO de siéger au CA. Cette motion a toutefois été balayée du revers de la main par le Conseil. Certains des membres qui ont voté contre étaient, par ailleurs, directement concernés par cette motion puisqu’ils travaillent eux-mêmes pour la Fédération. Malgré tout, M. Plato a réitéré ses tentatives de réforme, un mois plus tard, en présentant trois motions qui auraient changé le système électoral de la FÉUO, pour le rendre plus démocratique, selon le principal intéressé. Ces motions, appuyées par la majorité des présidents des corps fédérés, ont aussi été rejetées, révélant ainsi un fossé entre la représentation des étudiants par les administrateurs au CA et leurs associations étudiantes fédérées. Malgré ces défaites, La Rotonde tenait à souligner la persévérance d’Ethan Plato, qui a amené la discussion sur des changements importants, tout en sachant qu’ils seraient loin de faire l’unanimité. Bien qu’il n’ait pas tenu toutes ses promesses électorales, il a fait ce qui était en son pouvoir pour faire avancer ses idées.