Illustration Andrey Carmo
Par Maeve Burbridge, journaliste
Les étudiant.e.s ont revendiqué, à travers le référendum en février, un changement de représentation en élisant le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) avec 74,7% des votes. En poste depuis seulement une semaine, Francesco MacAllister-Caruso, coordinateur et porte-parole du SÉUO, dévoile à La Rotonde le plan d’action et les premières priorités du nouveau syndicat.
Le SÉUO a devant lui un défi de taille : celui de remettre en place des services que la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), le syndicat étudiant précédent, a mis plusieurs décennies à développer. Cependant, le SÉUO n’a que quelques mois pour le faire. Francesco MacAllister-Caruso, coordinateur et porte-parole du syndicat dévoile comment le SÉUO compte entreprendre un tel défi d’ici le 30 avril, qui marque la fin de la période officielle de transition.
Surprise de Saint-Valentin
« La FÉUO ne sera plus l’unique organisation représentant les étudiant.e.s de premier cycle à compter de mai 2019 », peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé par la Fédération le 14 février.
C’est donc le SÉUO qui « débute le processus d’incorporation en tant qu’organisme à but non lucratif », indique MacAllister-Caruso. En effet, la dimension juridique de la transition de la FÉUO au SÉUO doit se produire avant même que le nouveau syndicat n’entreprenne ses fonctions en tant que représentant des étudiant.e,s de premier cycle.
Le SÉUO compte ensuite tenir des élections pour élire de nouveaux membres de l’exécutif. Les noms jusqu’ici associés au SÉUO ne figureront pas sur le bulletin de vote. Rappelons que ces derniers se sont engagés à ne pas accéder aux positions de pouvoir politique au sein du SÉUO.
Les détails par rapport à la tenue des élections pour l’exécutif demeurent assez flous. « Nous sommes en train de planifier le processus d’élection en dressant un budget provisoire et un calendrier d’événements à venir, ce qui inclut notamment la période de campagne, les débats et les jours de scrutin », explique MacAllister-Caruso. Les élections auront lieu d’ici le 30 avril.
Et les promesses électorales ?
Au cours des derniers mois, la campagne du SÉUO reposait sur une meilleure revendication des services de santé mentale sur le campus. Comme les membres de l’exécutif du SÉUO n’ont pas encore été élus, il est impossible de prédire avec exactitude les démarches que le Syndicat entreprendra afin d’atteindre cet objectif.
Des consultations communautaires auprès des étudiant.e.s ont pu déterminer que ces derniers semblent vouloir une « amélioration du financement du régime d’assurance santé pour inclure plus de soins de santé mentale ». Le SÉUO souhaite plus de coopération avec l’administration pour mieux former le personnel de soutien et offrir de nouveaux programmes de santé mentale par le biais des centres de services, selon MacAllister-Caruso. Bien qu’ils n’auront plus de pouvoir après la tenue d’élections, les membres organisateurs du SÉUO comptent encourager le futurs membres de l’exécutif à mettre en place les recommandations issues des consultations communautaires.
Au cours de la période de campagne, le SÉUO a affirmé à plusieurs reprises pouvoir effectuer une transition complète de tous les services offerts par la Fédération, mais cette dernière demeurait sceptique quant à la faisabilité de cette entreprise. Maintenant élu, le SÉUO tient à assurer une transition complète. « Le SÉUO planifie aller de l’avant avec un transfert de tous les services, entreprises et actifs de la FÉUO. Nous luttons pour maintenir les services dans leur état actuel », assure MacAllister-Caruso, sans être en mesure de préciser un délai exact pour le transfert.
Un début chancelant
Bien que le SÉUO ait à réaliser une épreuve de taille dans un très court délai, la première rencontre du Conseil d’administration (CA) annonçait un début quelque peu conflictuel. Les membres fondateurs du SÉUO n’y étaient pas, et seulement quelques membres de la FÉUO ont pris la peine de se présenter. La rencontre n’a donc pas pu atteindre le quorum. En attendant le début de la rencontre qui n’a finalement pas eu lieu, des remarques ont été lancées quant à la victoire du SÉUO : « C’est juste un changement de nom, de logo et de couleurs » et « c’est gagner simplement pour gagner », selon Leila Moumouni-Tchaoussi, représentante par procuration, et de la part de Faduma Wais, vice-présidente aux Affaires sociales de la FÉUO, respectivement.
Un fort soutien étudiant
Si le SÉUO n’a pas le plein support des membres de la Fédération, il a remporté le vote avec 74,7% des votes étudiants lors du référendum. Malgré la polémique entourant le référendum, ce sont environ 17% des étudiant.e.s éligibles au vote qui se sont prononcés. Le représentant du SÉUO explique que les membres du Syndicat sont « contents que le taux de participation semble avoir augmenté depuis les dernières élections de la FÉUO ». Lucie Allaire, cheffe référendaire, affirme également être satisfaite du taux de participation : « Tous ceux qui voulaient participer ont eu la chance de le faire ». Elle partage que le référendum s’est déroulé comme prévu, sans ingérence.