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Première Assemblée générale de la FÉUO : Cinq motions à connaître

17 novembre 2014

– par Clémence Labasse –

Pour la première fois à l’Université d’Ottawa (U d’O), les étudiants du premier cycle auront leur mot à dire dans la gestion de la vie étudiante, à l’occasion historique de la première Assemblée générale (AG) de la Fédération étudiante de l’U d’O (FÉUO). En effet, au cours de cette soirée, cinq résolutions, présentées par des groupes ou individus particuliers, seront soumises au vote des étudiants présents, afin de décider si oui ou non le syndicat étudiant devrait s’impliquer dans ces causes. La Rotonde a rencontré les instigateurs de chacune des motions pour en apprendre plus.


Campagne uOttawa sans fossiles

Cette première motion est apportée par la section de l’U d O du mouvement international Fossil Free, uOttawa sans fossiles, et demande qu’il soit résolu que la FÉUO appuie publiquement leur campagne. Noémie Lavoie, bénévole au sein du mouvement du campus a discuté la motion avec La Rotonde.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cette motion?
NL : L’Université investit considérablement dans les industries de l’énergie fossile, via des fonds de pension et de dotation. Nous voulons que l’U d’O se désinvestisse, qu’il n’y ait plus de nouveaux investissements, et que graduellement elle échange ceux qu’elle a déjà dans l’industrie pétrolière pour des options plus viables. Que la FÉUO nous soutienne publiquement nous aiderait beaucoup.

Pourquoi est-il important que l’étudiant se prononce là-dessus?
NL : Dans le fond, c’est notre université, c’est notre image, et c’est un problème qui nous affecte tous au long terme. Sensibiliser les étudiants à la cause est essentiel pour atteindre notre immense objectif, que nos pays et économies arrêtent de tourner autour des énergies fossiles, et de ces industries qui nous vouent à l’extinction. On espère qu’il y aura beaucoup d’étudiants à l’AG qui puissent entendre parler de notre cause et idéalement qui vont vouloir s’impliquer.

Que se passerait-il si la motion était adoptée?
NL : En appuyant publiquement notre campagne, ça permettra à la FÉUO de nous allouer des ressources, pour le lobbying auprès de l’administration. Avec leur soutien, ils pourront nous offrir l’aide dont on a besoin.


Grève au printemps 2015

Le Mouvement étudiant révolutionnaire de l’U d’O propose qu’il soit résolu que la FÉUO examine la possibilité d’une grève au printemps 2015 pour exiger, entre autres, la baisse des frais de scolarité. La Rotonde a rencontré Jean-Philippe Ouellet, membre sénior du Mouvement, pour en savoir plus.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cette motion?
JPO : On comprend qu’il y a de grandes chances pour qu’au printemps 2015 les étudiants québécois repartent en grève, et on s’est dit que donner ce mandat à la FÉUO pouvait être intéressant, pour plusieurs raisons. Ce serait la 1ère grève interprovinciale étudiante de l’histoire, et une des premières grèves en Ontario. Avancer cette motion c’est aussi un bon moyen de mobiliser la population étudiante pour qu’elle participe en masse à l’assemblée générale, que ce soit pour ou contre. Tout le monde a un mot à dire là-dessus. Notre but en fin de compte, c’est la construction d’une culture de militantisme et de démocratie chez la population étudiante. Pour commencer ça, il faudrait une bonne participation aux AG.

Pourquoi est-il nécessaire de la soumettre au vote des étudiants?
JPO : L’administration ici trouve un confort dans l’idée que les étudiants sont apathiques. Ils peuvent donc faire passer des choses, comme la hausse des frais de scolarité, en étant assez sûrs qu’il n’y aura pas de forte remise en cause étudiante. Lundi, à cette première AG, on va pouvoir prendre le pouls de la population étudiante et voir si c’est vraiment le cas.

Que se passerait-il si la motion était adoptée?
JPO : Il y a beaucoup de choses qui pourraient se passer, notre motion restant assez vague. Personnellement, je verrais ça comme un lock-out de 24 h, pour montrer de la solidarité envers les étudiants québécois. Plus que ça serait très ambitieux, je trouve. Mais tout dépend de la situation, et ultimement la FÉUO aurait le dernier mot.

Lieu de prière dédié dans le sud du campus

L’Association des étudiants musulmans (AEM), plus vaste club sur le campus, propose que la FÉUO soit mandatée de négocier avec l’Université l’obtention d’un lieu de prière multiconfessionnel à l’extrémité sud du campus, aussi rapidement que possible. Shahad Khalladi, v.-p. interne de l’Association, nous en dit plus.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cette motion?
SK : L’AEM compte plus de 2500 membres, et représente 5000 étudiants musulmans sur le campus. Il existe un espace à l’EITI, mais il est incommode, très étroit, les gens doivent faire la queue avant de pouvoir y entrer, et l’équipement est en mauvais état. L’islam est une foi active. Près de 500 étudiants la pratiquent régulièrement et ont besoin de cet espace. C’est un problème important et il faut que l’administration le réalise. L’AG de lundi devrait nous aider à nous faire entendre, en plus de donner à la FÉUO le devoir de faire du lobbying pour les étudiants.

Pourquoi est-il nécessaire de la soumettre au vote des étudiants?
SK : C’est important qu’ils se prononcent là-dessus, car la liberté de pouvoir pratiquer sa foi est un droit constitutionnel canadien, c’est une de nos valeurs. De la même façon que l’on doit répondre aux besoins des personnes avec un handicap, il est important que l’on réponde aux besoins de ceux qui doivent exercer leur foi.

Que se passerait-il si la motion était adoptée?
SK : Cela signifierait seulement que la FÉUO fera de son mieux pour convaincre l’administration du besoin urgent, mais pas forcément qu’elle y arrivera. Voilà plusieurs années que nous nous mobilisons, cherchons différentes solutions pour avoir ce nouvel espace, mais jusque-là nos demandes ont été refusées.

Campagne contre la participation à la guerre d’Irak

Radi Shahrouri, étudiant en criminologie, a apporté sur la table de l’AG la motion qu’il soit résolu que la Fédération étudiante prenne position contre l’intervention militaire canadienne en Irak et organise des campagnes et soutienne les initiatives allant dans ce sens.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cette motion?
RS : En tant qu’étudiant, nous devrions attaquer une variété de sujets, et pas seulement ceux qui nous touchent directement. Nous devrions condamner l’intervention militaire menée par le gouvernement Harper, et l’argent gaspillé dans une intervention qui aurait pu être mieux attribuée, aux services sociaux par exemple. Le Canada a traditionnellement été un pays qui promouvait la paix, et il faut défendre cette valeur. À l’une des réunions de la Fédération canadienne des étudiant.e.s, la résolution a été adoptée que les associations membres devaient prendre position contre l’intervention en Irak. J’ai initié la motion, sous l’étiquette de la FÉUO.

Pourquoi est-il nécessaire de la soumettre au vote des étudiants?
RS : Je pense que l’opinion des étudiants est toujours très importante et qu’il faut prendre position. Si l’argent qui va dans les dépenses de guerre allait au financement de l’éducation, on pourrait baisser les frais de scolarité par exemple. Une population étudiante engagée et mobilisée peut avoir des conséquences importantes.

Que se passerait-il si la motion était adoptée?
RS : Une fois adoptée, nous mettrions en place une campagne pour mettre pression sur le gouvernement : envoyer des lettres et des pétitions pour condamner la participation canadienne et demander que l’on se retire.

Création d’un Centre des étudiants racialisés

Naomi Martey est coordinatrice au Centre de ressources des femmes, mais c’est individuellement qu’elle a décidé de proposer la mise en place d’un Centre des étudiants racialisés. Sa motion inclut que le vote ultime sur cette question se ferait par référendum lors de l’élection de la FÉUO en 2015.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cette motion?
NM : Nous voulons créer un centre de service, assez similaire au Centre de ressources des femmes ou de la fierté, mais qui se focaliserait sur les besoins et attentes des étudiants racialisés, et qui offrirait une structure solide. Je parle avec beaucoup d’étudiants racialisés, et j’ai entendu des histoires venant du Centre des droits, et ce dont on ne se rend pas compte c’est qu’il existe toujours aujourd’hui énormément d’actes discriminatoires, blessants, violents sur le campus. À ce jour, si vous avez un problème racialisé, on va vous balader de service en service sur la base de vos autres identités. Il n’y a pas de personnes spécialisées pour vous aider.

Pourquoi est-il nécessaire de la soumettre au vote des étudiants?
NM : C’est important que tous les étudiants puissent se sentir en sécurité, et puissent avoir un endroit où exprimer leurs préoccupations. Il est important de rappeler à la communauté étudiante que les étudiants racialisés aient une expérience différente sur ce campus, car la discrimination raciale existe encore.

Que se passerait-il si la motion était adoptée?
NM : Les Centres de services émergents à partir de négociations, mais de ce que j’imagine nous ferions beaucoup de soutien moral entre pairs, nous serions un hub, pour la discussion, et l’on tiendrait des événements, pour les différentes communautés, et peut-être des campagnes. Il est à noter que la question référendaire à ce sujet demanderait aux étudiants s’ils sont en faveur de contribuer financièrement à hauteur de 1 $, pour les étudiants à temps plein, et 0,50 $, pour ceux et celles à temps partiel, chaque semestre pour la création du centre.

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