Portrait des soeurs English : « Ces deux femmes ont élevé la barre » – Lionel Woods
– Par Moussa Sangaré-Ponce –
Les jumelles Kelsie et Myriam English sont des vedettes du volleyball, des étoiles du Sport interuniversitaire canadien (SIC) et deux des joueuses importantes qui ont changé la façon dont le volleyball est joué à l’Université d’Ottawa (U d’O).
Depuis cinq ans, Myriam et Kelsie English sont deux parties intégrales et dominantes de l’équipe de volleyball féminin de l’Université d’Ottawa. Cependant, les deux sœurs ont toujours été coéquipières bien avant qu’elles deviennent des Gee-Gees. Faisant la transition du soccer au volleyball au secondaire, le nom English sera maintenant toujours associé au volleyball à Ottawa. Être sœurs jumelles a ses avantages sur le terrain, mais c’était aussi un type de défi pour le reste de l’équipe au début. « C’est sûr qu’au début c’était difficile pour les autres de s’adapter [au fait] qu’on était un peu plus proches et un peu plus bêtes entre nous deux, pour mon coach s’était un gros ajustement à entrainer deux jumelles », affirment-elles. Lionel Woods, entraineur-chef du programme de volleyball, a quand même vite appris à différencier les deux sœurs. « Autant que je pensais qu’elles étaient identiques lorsque je les ai rencontrées, elles sont différentes. Les premières semaines je me demandais comment j’allais le faire. C’est remarquable à quel point elles sont différentes et en même temps similaires. Elles finissent leurs pensées », explique-t-il.
Carrière mémorable
Bien que l’équipe n’ait eu que du succès depuis leur arrivée, les deux sœurs ont quand même eu leur part d’épreuves. « On a eu des hauts et des bas. Il y a eu des moments tellement difficiles qu’on aurait voulu abandonner, mais ça ne vaut pas la peine », commente Myriam English. Tous leurs talents et travaux ont fait qu’elles soient maintenant deux des figures historiques du programme. Selon Kelsie, « le fait qu’on est des jumelles, on a toujours été différentes, mais c’est sûr que c’est un blanc d’être reconnues pour avoir eu un effet positif sur l’équipe ». L’année dernière les sœurs ont été nommées joueuses de l’année des Sports universitaires de l’Ontario (SUO) et ainsi qu’à la première équipe des étoiles du SUO. Elles ont aussi été honorées au niveau du Sport interuniversitaire canadien (SIC) ; Myriam étant nommée à la première équipe des étoiles du SIC tandis que Kelsie a été nommée à la deuxième équipe des étoiles du SIC.
Malgré le fait qu’elles aient disputé une centaine de matchs pour les Gee-Gees, pour elles les matchs des séries des éliminatoires aux niveaux provincial et national et les médailles du championnat des SUO seront les moments qu’elles tiendront le plus à cœur sur le terrain. À part le volleyball, les filles regretteront ne plus pouvoir jouer avec leurs coéquipières, leurs entraineurs et pouvoir porter le maillot du Gris et Grenat. Kelsie English souligne de plus que la communauté qui s’est créée au sein des athlètes des différents sports lui manquera.
Progression remarquable
Au début, Woods a vu dans les sœurs des pièces complémentaires aux joueuses qu’il avait déjà. Étant dans sa mire depuis le secondaire, Woods a convaincu les jumelles de rejoindre les rangs des Gee-Gees. « Lionel a mis l’accent sur [le fait que] nous, on pouvait aider l’équipe à devenir top 4 au Canada et [que] nous, on pouvait faire une différence sur l’équipe », dévoile Myriam. Kelsie ajoute : « On allait avoir une place dans son noyau et avoir une place comme partante en première année, c’est grand ». Reconnaissant qu’elles étaient déjà des joueuses étoiles, Woods cherchait à ajouter aux atouts et habilités de Myriam et Kelsie. « [Leur progression n’est pas différente] des autres athlètes. Elles étaient déjà compétitives, élites et athlétiques. On voulait ajouter à ça », affirme-t-il. Woods essaye aussi le plus souvent de leur rappeler le progrès qu’elles ont fait depuis leur temps comme recrues. « Le coach le dit presque tous les jours à quel point on a maturé et s’est améliorées. Pas juste sur le terrain, mais en dehors aussi », commente Kelsie.
Woods, qui a toujours eu un programme élite et viable, se considère chanceux d’avoir pu recruter les jumelles en même temps. « Quand tu recrutes, tu cherches un [bijoux], peut-être deux. Éventuellement tu en as quatre ou cinq. Quand elles étaient jeunes, elles étaient des joueuses de soutien de haut niveau, mais elles sont rapidement devenues des parties du noyau. On a doublé nos joueuses clés », déclare l’entraîneur. Par contre, bien qu’il les ait recrutées comme paire, il n’avait pas vraiment le choix de le faire. « Elles étaient toujours dans nos plans et elles étaient pas mal claires dès le début qu’elles voudraient aller au même endroit », raconte-t-il.
Nouveau standard pour le Gris et Grenat
Les Gee-Gees étaient et sont toujours une puissance au sein du SIC et le seront encore après que les jumelles finissent leurs carrières universitaires. Cependant, elles ont établi un nouveau standard pour le programme et les futures recrues et malgré leur départ, leurs cinq ans à Ottawa auront eu un effet important pour la relève. Lorsque La Rotonde lui a demandé comment il allait remplacer Myriam et Kelsie English, Woods s’est montré très honnête : « Tu ne remplaces pas des gens. Tu recommences avec des différentes pièces et tu essayes de fonctionner d’une différente façon. J’ai passé les dernières années à essayer de trouver des joueuses [comme elles], mais je n’ai rien trouvé. Cependant, j’ai trouvé des athlètes fantastiques pour continuer et un système qui leur permettra de bien performer. Ces deux femmes ont élevé la barre. Elles font partie d’un groupe qui a élevé cette barre et leur standard est maintenant le minimum. Le prochain groupe d’athlètes ne sera pas le même, mais elles devront rencontrer ce nouveau standard. Maintenant lorsqu’on recrute [et que l’on voit une joueuse], on se dit : si elle n’est pas aussi bonne que ces deux-là en première année alors pourquoi est-ce qu’on la recrute? ».
Fini le volleyball?
L’année dernière les jumelles ont été diplômées avec un baccalauréat en sciences sociales et elles sont maintenant en train de recevoir leur formation pour devenir enseignantes. Bien qu’elles désirent trouver un emploi comme enseignante l’automne prochain, cette saison ne sera peut-être pas la dernière fois que nous verrons les jumelles sur un terrain de volleyball. Kelsie et Myriam English pensent aussi fortement à tenter une carrière en volleyball professionnel en Europe. Reste à voir si elles seront des coéquipières ou pour la première fois, des adversaires.