Crédit visuel : Andrey Gosse – directeur artistique
Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste
Vanessa Onukagha est une jeune chanteuse-compositrice-interprète. Elle étudie au Conservatoire de jeu de l’Université d’Ottawa, en anglais.
La Rotonde: Comment avez-vous entamé votre pratique artistique?
Vanessa Onukagha: Enfant, j’aimais imiter ma mère lorsqu’elle chantait. Jusqu’au jour où elle a réalisé qu’en fait j’avais réellement les aptitudes vocales pour chanter. Ça été le coup d’envol, j’ai réalisé le potentiel de ma voix et je me suis mise à l’exercer quotidiennement. Pour ce qui en est de l’écriture, j’ai commencé à créer mes chansons à l’âge de 12 ans.
La Rotonde: Quels sont vos principaux médiums?
Vanessa Onukagha: Le chant, le théâtre, l’écriture, surtout des textes de chansons ou de la poésie, la comédie musicale. Je joue aussi de la guitare, du violon, du saxophone, du trombone et un petit peu de batterie.
La Rotonde: D’où vous vient l’inspiration pour vos chansons?
Vanessa Onukagha: Je sais qu’il y a beaucoup de choses qui m’inspirent. Je me souviens que la première chose qui m’a inspiré c’est le premier crush que j’ai eu, j’avais 12 ans. C’était pas très bon, mais même si elle est un peu embarrassante, je la garde quand même parce que j’aime me remémorer ce qui m’a déjà inspiré pour écrire de la musique. J’aime aussi écouter des artistes comme Adele et Alicia Keys, l’âme, l’énergie dans leur voix; ça, ça m’inspire. J’ai envie de faire quelque chose de semblable avec ma musique, faire ressentir les mêmes frissons au public.
La Rotonde: Quelles thématiques abordez-vous dans votre musique?
Vanessa Onukagha: Presque toutes mes chansons parlent d’amour. Je sais que je ne suis pas la seule ni la première à parler de l’amour, mais c’est tellement une émotion qui prend beaucoup de place dans une vie. J’aime explorer les différentes formes qu’elle peut prendre et pas seulement l’amour amoureux. J’essaie d’écrire sur autre chose, de changer un peu, mais c’est difficile, ça revient toujours malgré moi.
La Rotonde: Quelle est votre définition d’un artiste?
Vanessa Onukagha: C’est une personne qui aime utiliser son pouvoir créatif pour partager une expérience commune et permettre aux gens de vivre un bon moment. Ça, c’est mon angle et ça sera toujours mon angle avec ma musique. C’est ça que je fais, je ressens une émotion, je suis attentive puis je la transmets avec ma voix, avec le son de mes instruments.
La Rotonde: Quels sont vos principaux défis?
Vanessa Onukagha: Le plus grand défi auquel je dois faire face est que je tombe malade fréquemment et cela affecte énormément ma voix. Et puis, la voix que j’ai maintenant n’est pas celle que j’avais plus jeune. On n’y pense pas toujours, mais une voix c’est en constante évolution, ça change beaucoup avec l’âge. Je dois apprendre à vivre avec les changements, travailler mes chansons pour faire en sorte que je peux les chanter avec la voix que j’ai à ce moment-là.
Il y a des chansons que je veux chanter que je ne peux pas chanter à cause de la voix que j’ai, alors je dois travailler et me pousser pour pouvoir y arriver. Quand j’étais plus petite, je pouvais chanter des notes plus hautes, j’avais l’habitude de chanter des « whistle note » et maintenant je ne peux plus. Ça me rend triste, c’est difficile d’accepter ce qui change. Mais même si ma voix n’est plus là même, je n’abandonne pas, je continue à travailler fort pour revenir au timbre que j’avais avant ou au moins à peu près.
La Rotonde: Qu’est-ce que vous aimeriez incorporer à votre pratique artistique?
Vanessa Onukagha: J’ai réalisé que j’aimais beaucoup travailler avec des groupes de gens. Je souhaiterais faire de la musique avec plus de monde. Je trouve que ça ajoute de la puissance à la musique. Ça apporte ta chanson à un autre niveau, tu peux la partager, la vivre simultanément avec les autres. L’expérience sensorielle est multipliée.
La Rotonde: Pourquoi avoir choisi d’étudier en théâtre?
Vanessa Onukagha: Pourquoi j’ai choisi le théâtre? Je crois plutôt que c’est le théâtre qui m’a choisi, à un certain point. Je ne sais pas, j’ai toujours su que je voulais être une artiste […], mais je n’ai jamais su comment et dans quel domaine. J’ai longtemps fixé mon dévolu sur le chant, mais la première fois que j’ai mis en scène ma musique c’était de façon théâtrale. Un de mes amis m’a dit qu’il allait y avoir des auditions à un théâtre local proche de chez moi, une comédie musicale et je n’avais jamais [joué] auparavant. Je n’étais pas certaine de vouloir y participer, mais je l’ai fait quand même. Au début, c’était étrange de devoir jouer et chanter en même temps. Mais par la suite, je me suis habituée et j’ai réalisé que c’était quelque chose qui me plaisait vraiment. Je me suis ouverte aux possibilités du mélange entre ces deux médiums, les deux permettent d’exprimer des émotions, l’un avec le corps, l’autre avec les sons. C’est un peu comme si c’était fait pour aller ensemble.
La Rotonde: Que souhaitez-vous accomplir prochainement?
Vanessa Onukagha: Je suis présentement très occupé avec le Conservatoire, mais j’aimerai beaucoup faire un album. J’ai beaucoup de chansons en réserve et je voudrais juste pouvoir m’asseoir et les enregistrer et ainsi pouvoir les avoir en ligne quelque part, pour que tout le monde puisse y avoir accès. Pour le moment, je fais surtout des covers et interpréter quelques chansons sur ma page Instagram. J’aimerais les avoir à un autre endroit comme sur Spotify ou Apple.
J’ai reçu plein de commentaires et de demandes dernièrement de gens qui me demandent quand je vais sortir quelque chose. Alors c’est pas mal ça mon prochain objectif; sortir quelque chose. Cet été, j’ai essayé de prendre toutes les opportunités qui passaient comme des Talent Show ou des soirées Open Mic. Dès que je serai plus confortable avec l’université, je vais essayer de m’y remettre, trouver une place dans ma routine. Même que j’aimerais bien avoir mes propres spectacles.