Crédit visuel; Andrey Gosse – directeur artistique
Par Miléna Frachebois – Journaliste
Cette semaine, La Rotonde rencontre Taylor Dziver, étudiante en sciences et passionnée d’arts plastique. Comment conjugue-t-elle ses deux passions ?
La Rotonde : Pouvez-vous vous présenter ?
Taylor Dziver : Je m’appelle Taylor Dziver, j’ai 21 ans. J’étudie en sciences biomédicales. Je fais de la peinture, du dessin. Récemment, je fais plus de peinture parce que mes collègues de résidence veulent que je leur en fasse pour leurs étages comme décoration. Je suis aussi conseillère communautaire.
La Rotonde : Depuis quand pratiquez-vous la peinture et d’autres types d’art ?
Taylor Dziver : J’ai commencé avec le dessin il y a quelques années. Les dessins m’aident à me concentrer surtout au niveau scolaire. C’est comme ça que j’ai commencé. Puis, je me suis mise à la peinture il y a quelques mois. Au début j’étais un peu gênée car dans ma famille il y a des personnes douées dans les arts. Mais ces derniers mois, je suis devenue plus fière. Ma passion s’est affirmée. Plus j’en fais, plus j’aime ça. Ça me donne de la joie.
La Rotonde : Êtes-vous impliquée dans un club ou dans des projets ?
Taylor Dziver : Quand je fais mes dessins et mes peintures, c’est vraiment improvisé, je ne fais pas de dessin de base. Au début de l’année scolaire, il y a un événement qui s’appelle Urban Art. Une collègue m’a donné l’idée de faire un dessin à la craie sur la rue. C’est une idée que j’aimerais envisager. Une murale est aussi une idée intéressante.
La Rotonde : Vous êtes dans un programme scientifique. Comment décririez-vous votre quotidien entre l’art et la science ?
Taylor Dziver : Je crois qu’il faut avoir une balance entre les choses. Quand j’étais à l’école secondaire, j’étais vraiment impliquée dans les sciences mais aussi dans les arts. La vie c’était l’école, les sciences, mais je sentais qu’il manquait quelque chose. L’art m’aide non seulement à me concentrer mais aussi à remplir ce manque.
Dans tout aspect de ma vie, j’ai besoin de balancer et faire deux choses que j’aime de manière plus partagée, ça me rend heureuse, satisfaite et équilibrée.
La Rotonde : Pourquoi n’avez-vous pas décidé de faire de votre passion votre futur ?
Taylor Dziver : J’ai choisi les sciences car j’adore les sciences, je suis passionnée. Je n’ai pas pensé que les arts étaient instables mais plutôt parce que j’adore les sciences. C’est plus facile d’avoir un art comme passion que la biologie. Quand j’étais plus jeune, mes talents artistiques étaient plus autour de la musique ; le piano, le chant et c’est plus récemment que j’ai découvert que j’aimais la peinture et le dessin.
Aussi, c’est difficile de faire une vie stable en musique ou en peinture. Je veux une vie stable et les sciences est un domaine qui l’est. Je suis heureuse avec cet équilibre.
La Rotonde : Que diriez-vous à propos de la stigmatisation de l’art par rapport aux sciences ? La science devrait-elle être perçue comme supérieure ?
Taylor Dziver : Je trouve qu’il existe un sens de supériorité dans les étudiant.e.s en science. C’est une attitude qui n’aide pas à enlever ce stigma. Les étudiant.e.s en science considèrent qu’ils travaillent plus fort que les étudiant.e.s en arts. Par contre, pour les étudiant.e.s en science, cela peut-être difficile de faire une dissertation en anglais par exemple ; les étudiant.e.s en arts font des choses que les étudiant.e.s des sciences ne pourraient pas faire.
D’une manière plus générale, il y a encore cette idée que les sciences sont meilleures et infaillibles. Les arts sont aussi importants, la société change rapidement, toujours. Sans les arts qui nous aident à comprendre l’humain et la société, le monde serait différent. La science et l’art sont la moitié d’un tout.