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Arts et culture

Portrait d’un artiste étudiant: Alexandre Diab

4 octobre 2019

Crédit visuel ; Andrey Gosse

Par Noémie Tremblay – Journaliste

Jeune violoniste de 18 ans avec 11 ans de pratique, Alexandre est inscrit au baccalauréat en Théâtre à l’Université d’Ottawa. Né dans une famille de musiciens, où tous les membres jouent d’un instrument, il affirme que chez lui chanter un simple « bonne fête » peut devenir un événement.

Le Rotonde: Comment vous décririez-vous? 

Alexandre Diab: Je dirais pour me décrire que je suis créatif, j’essaie de ne pas être dans l’ordinaire, je voudrais dire extraordinaire mais ça va avoir l’air vraiment cocky. J’aime faire des choses qui ne sont pas dans la norme, anormale, mais de la bonne façon. Je dirais que je suis ouvert à des possibilités, à beaucoup de choses, ce qui fait en sorte que je vais dans toutes sortes de directions artistiques et ce, peu importe où j’étais avant.

Le Rotonde: Qu’est-ce qui vous a inspiré à commencer le violoncelle?

Alexandre Diab: Je vais être honnête, ce sont mes parents qui m’ont forcé à l’âge de six ans. Il faut dire que mon père est professeur de musique et ma mère est musicienne. Ils se sont rencontrés à l’université en musique. Ils voulaient que tous leurs enfants jouent d’un instrument de musique. Ils m’ont donné le choix entre le violon et le violoncelle. J’ai choisi le violoncelle.

La Rotonde: Avez-vous déjà songé à gagner votre vie en tant que musicien?

Alexandre Diab: C’est un monde qui est tellement féroce! Il y a des milliers sinon des millions de personnes qui veulent percer dans le monde de la musique. Donc, moi je ne veux pas être pessimiste, mais je ne crois pas que ce soit réaliste. Je vais commencer ma carrière en tant qu’enseignant tout en continuant sur le côté à faire de la musique, l’enregistrer et sortir mes chansons durant mes temps libres. Si jamais quelque chose arrive avec ça, là je quitterai l’enseignement pour aller dans la musique à temps plein.

Le Rotonde: Quels sont les projets auxquels vous avez participé?

Alexandre Diab: J’ai fait parti de quelques orchestres comme l’Orchestre junior d’Ottawa ou l’Orchestre des jeunes. Avec eux, j’ai joué un peu partout dont au Centre national des arts mais maintenant je suis trop vieux pour être membre. Depuis deux ans, j’ai commencé quelques projets. J’ai enregistré un album avec mon père dans un studio, un album de musique classique avec un peu d’influence de jazz. Aussi, j’ai enregistré quelques chansons plus pop avec un ami qui sont disponibles sur YouTube et Spotify.

Beaucoup du travail que je produis, je le garde pour moi, pour le moment, en attendant de le travailler.

La Rotonde: Quel a été l’impact de vos plusieurs années de violoncelle sur votre vie?

Alexandre Diab: Ça m’a permis de mieux comprendre la musique. Par exemple, quand j’écoute une chanson, disons à la radio, au lieu de vraiment l’écouter, je l’évalue. J’analyse les différents éléments, je m’imagine comment je pourrais les reproduire. Ça me fascine de voir tout ce qu’un producteur peut faire avec une voix et une chanson.

La Rotonde: Pouvez-vous me nommer quelques-uns de vos coups de coeur musicaux?

Alexandre Diab: Il y en a plusieurs, mais j’aime beaucoup le groupe a capella, Pentatonix, qui fait tout son son avec uniquement cinq voix. 

« Come Along », soit [la chanson] originale de Cosmo Sheldrake mais le cover de Pentatonix. C’est très alternatif avec un petit côté [accrocheur]. Cette chanson a inspiré un clip de Apple.

Il y a aussi « 80’s film » de Jon Bellion. Il est vraiment cool.

« Lalala » de bbno$ & Y2K, c’est vraiment mauvais, c’est tellement du pop stupide mais pour moi, je [les] trouvent tellement intelligent. Ils utilisent cette technique où ils vont prendre un moment dans la chanson pour t’amener dans le studio. Tu vas entendre du « bla, bla » d’arrière-scène, les musiciens qui parlent aux producteurs. Ils t’emmènent dans leur monde. Tu es comme « wow, j’adore, ça m’a attrapé ».

La Rotonde: Pourquoi avoir choisi le théâtre?

Alexandre Diab: C’est le théâtre qui m’a aidé à sortir de ma zone de confort. J’ai toujours été le gars antisocial qui n’avait qu’un ami et qui dans la classe n’ouvrait jamais la bouche. Les enseignantes ne connaissaient même pas mon nom. Je ne parlais juste jamais. Dès ma sixième année, j’ai eu un prof qui m’a introduit au théâtre et à l’improvisation. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le théâtre, ça ouvert mon monde, je suis passé d’introverti à extraverti. J’ai commencé à parler aux gens autour de moi et à me faire des amis petit à petit.

Durant tout mon secondaire, j’ai fait plusieurs pièces de théâtre. J’ai exploré différents styles, les comédies musicales par exemple. J’ai adoré ça. Alors pour l’université, je ne voulais pas aller en musique parce que ça signifiait me spécialiser en un seul instrument, soit le violoncelle ce qui me forcerait à faire du classique pendant des heures. Je ne voulais pas dédier tout ce temps à cela.

J’ai donc préféré choisir le théâtre qui est vraiment une de mes passions et je me suis ajouté quelques cours de musique comme de la théorie musicale. Comme ça, je ne suis pas obligé de faire de la musique classique.

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