– Par Marc-André Bonneau –
Le Bureau des gouverneurs de l’Université d’Ottawa s’est réuni lundi dernier en début de soirée au Pavillon Tabaret. Une réunion lors de laquelle l’administration a présenté les états financiers 2012-2013, alors que la question de la population étudiante a été largement débattue.
Un premier déficit depuis 14 ans
Faisant le bilan des dépenses et des revenus de l’année financière 2012-2013, l’administration a fait état d’un déficit de 1,5 million pour l’année financière 2012-2013, en comparaison a un gain de 29 millions l’année d’avant. Marc Joyal, vice-recteur aux ressources, rassure que ce déficit de 1,5 million, sur un budget de 1 milliard de dollars, ne constitue pas une source d’inquiétude. Visiblement en désaccord avec M. Joyal, Jeffrey Simpson, membre du Bureau des gouverneurs et chroniqueur au Globe and Mail, a fait part de certaines préoccupations à propos de la situation financière de l’institution, rappelant que les droits de scolarité ont subi « une augmentation de seulement 3 % ».
M. Simpson indique ainsi que les deux principales sources de revenus de l’Université, soient les subventions provinciales et les droits de scolarité, « seront restreintes dans les années à venir ». Devant l’augmentation des charges de l’Université, tels que les salaires. Il estime que l’Université « aura l’obligation de faire une étude approfondie de la situation, de la structure même de l’Université, qui est insupportable à moyen terme ».
Pour l’année 2012-2013, l’inscription de 1315 nouveaux étudiants, alors que 500 seulement étaientt anticipée « a permis de gonfler artificiellement [la] source principale de revenus », puisque la somme des droits de scolarité collectée était plus grande que celle des années précédentes. Cette situation a créée, selon M. Simpson, des revenus qui ne sont pas représentatifs des finances de l’Université. M. Simpson évoque plutôt que « la situation [financière] est insupportable à moyen terme », opinion partagée par plusieurs membres du conseil.
La population étudiante explose
Christian Detellier, vice-recteur aux études, a affirmé que l’institution est « victime de [son] succès », puisque c’est « en continuant d’augmenter les demandes d’admission que [l’Université va] continuer d’augmenter les demandes » en reflétant toujours une meilleure réputation. » Se réjouissant devant cette popularité, M. Detellier a affirmé que « [l’administration va] continuer à augmenter les moyennes d’admission ».
Cette augmentation de moyennes s’inscrit dans les objectifs de Destination 2020, qui établit des cibles à atteindre d’ici sept ans. Denis Cossette, vice-recteur associé aux ressources financières, a affirmé que la croissance de la population étudiante s’est faite en « augmentant le ratio entre les étudiants francophones et les étudiants anglophones. Ce qui fait partie des objectifs de Destination 2020.
Commentant les problèmes associés à cette hausse, Sanni Yaya, directeur adjoint au 1er cycle à l’École interdisciplinaire des sciences de la santé, a relevé que « les classes sont complètement surchargées ». Ainsi, M. Yaya a exprimé que, malgré ce besoin de revenus additionnels, une augmentation de la population étudiante « peut être complètement dévastatrice ». Il affirme donc qu’il serait peut-être nécessaire de « baisser le cap » établi de 500 nouveaux étudiants par année. Allan Rock a déclaré qu’il s’attèlera à faire du lobbying auprès du gouvernement de l’Ontario devant les enjeux financiers auxquels l’Université fait face, considérant que « l’avenir de la prochaine génération est en jeu ».