Par: Gabrielle Lemire, cheffe Arts et culture

Le uO Show de jeudi dernier organisé par le Service de vie communautaire mettait en vedette le groupe de rock canadien Marianas Trench. Après le succès retentissant des Arkells en 2016, il était temps de ramener l’engouement des étudiant.e.s pour les événements culturels sur le campus. Il faut dire que tous les détenteurs de laisser-passers Gee-Gees, qui avaient accès au spectacle gratuitement, et que le coût du billet à seulement 7$ ont contribué au déplacement des 800 étudiant.e.s présents sur la Place de l’Université jeudi soir.

Laurence Nerbonne en première partie

Il était évident que la majorité des étudiant.e.s s’était déplacée uniquement pour Marianas Trench. Nerbonne a tout de même affirmé avoir trouvé la foule chaleureuse, accueillante. C’est après la séparation soudaine de son ancien groupe Hôtel Morphée en 2015 qu’elle a décidé de se lancer dans un projet solo. Ses pistes de pop électronique ne sont pas sans rappeler celles qui tournent à la radio du côté anglophone : elle crée de la musique qu’elle aimerait elle-même écouter. Celle-ci propose un son radiophonique accessible à tous mais entièrement en français. Avec des textes plus accrocheurs, l’artiste solo a plus de chance d’atteindre le succès sur les décomptes musicaux francophones. Par contre, celle-ci s’éloigne des textes plus développés de son ancien groupe.

La scène musicale au Canada

Nerbonne dit aimer performer dans le Canada français, notamment à l’occasion des JUNO Awards et de spectacles comme celui du uO Show. « Je trouve qu’il y a une extrêmement grande ouverture d’esprit et d’écoute hors Québec. C’est une compétition saine, parce que c’est vraiment un écosystème où tous les artistes évoluent », explique l’artiste. Celle-ci se prononce sur la structure du milieu québécois qui reste très archaïque et dépassé comparé à celui des États-Unis, où il est courant de voir une femme productrice. « C’est vraiment macho le milieu de la musique. On dirait que les filles ont peur de le dire parce qu’elles ont peur de perdre des gigs ou des opportunités. Je me donne comme mission de changer ça », affirme-t-elle. « Je pense qu’avec tous les débats récents qu’on a eu, les femmes, on a un travail à faire et c’est d’arrêter de dire qu’on n’est pas capables et qu’on a besoin de l’approbation d’un homme », ajoute l’artiste.

Le second album est en cours de préparation pour l’auteure-compositeure-interprète, qui souhaite produire quelque chose de plus actuel. « Je veux être vraiment en phase avec ce qui se fait à l’international. J’ai hâte de sortir quelque chose qui groove, qui est authentique, qui s’écoute bien », ajoute-t-elle. Attendons-nous à entendre plus de musique trap sur son prochain disque.

La pièce de résistance

Après Laurence Nerbonne, Marianas Trench a mis le feu aux planches en alignant tous ses succès devant les étudiant.e.s. Pour ceux et celles qui s’attendaient à ce que la performance soit à aussi grand déploiement que les vidéos produites par le groupe, aucune déception à ce niveau-là : l’énergie du chanteur Josh Ramsay était au rendez-vous.

Marianas Trench

La formation se démarque sur les ondes des radios où ses harmonies vocales caractéristiques détonnent sur le reste des hits remâchés des top 40 à la sonorité homogène. En entrevue avec La Rotonde, Ian Casselman, à la batterie, attribue le contrôle vocal des harmonies aux cours de chant que donnait la mère du chanteur Josh Ramsay aux membres du groupe à leurs débuts. Ce dernier rédige beaucoup de titres pour d’autres artistes comme Carly Rae Jepsen et Five Seconds Of Summer. « Je suis plus inspiré quand j’écris pour des chanteurs talentueux. J’aimerais écrire pour une bonne chanteuse pop comme Jessie J ou quelqu’un de ce genre », partage Ramsay, qui a d’ailleurs composé la chanson We should be friends du film canadien Adventures in Public School sorti au printemps dernier.

Du nouveau en décembre

Le groupe aura du nouveau matériel à offrir pour la première fois en trois ans, selon une promesse au public jeudi soir : « L’album est à moitié prêt. J’espère que ça va être fini en décembre ou en janvier. On lancera le meilleur single à ce moment-là », a ensuite commenté an Ian Casselman. Même si les guitares n’ont plus leur place à la radio, comme le déplore la chanson Here’s To The Zeros du groupe, celles-ci ont toujours été à l’honneur dans leur musique. Casselman nous rassure en disant : « Il y a beaucoup de guitare dans le nouvel album. Au lieu d’utiliser des claviers, on a pris des pédales de guitare pour créer les mêmes effets. Ça va donner un son plus organique, vraiment différent », ajoute le batteur.