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Polémique autour des candidatures multiples

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Par Shérazade Faÿnel – Journaliste

 

Les scrutins des élections de l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s de l’Université d’Ottawa (GSAÉD) se dérouleront les 23, 26 et 27 mars prochain. La liste officielle des candidat.e.s, publiée le 12 mars, annonçait la candidature de Pascasie Minani, actuelle Commissaire à l’équité de l’association étudiante, à deux postes distincts du comité exécutif de la GSAÉD. Cette situation a donné lieu à une contestation qui a abouti à la décision du Directeur général des élections (DGÉ) de la GSAÉD, David Couturier, d’interdire les candidatures simultanées.

Le manque de démocratie dénoncé

Khaled Kchouk, candidat au poste de Commissaire aux affaires universitaires, avait réagi à la première publication Facebook présentant les candidat.e.s officiel.le.s en commentant qu’« il faut clairement revoir le règlement des élections car je ne comprends pas comment une même personne peut se présenter à deux postes différents ».

Il avait également affirmé « que le problème est que les gens veulent être élus, peu importe la position qu’ils occuperont ». Une position partagée par de nombreuses personnes qui ont mis en exergue le non-professionnalisme d’une double candidature en usant de cette comparaison : « C’est comme si un maire se présentait dans plusieurs villes pour espérer être élu quelque part ».

Stéphanie Bacher, ancienne commissaire à l’équité, relate qu’une affaire similaire avait déjà suscité l’indignation lors des précédentes élections. Membre de l’Association des étudiant.e.s diplomé.e.s en études politiques (AÉDEÉP), elle rapporte qu’un message avait alors été envoyé aux étudiant.e.s de la Faculté pour les prévenir de ce manque de respect des règles démocratiques.

Le président de l’AÉDEÉP, Michael James Wigginton, souligne pour sa part que la GSAÉD est « un organisme primordial pour représenter les étudiant.e.s diplômé.e.s, pour leur donner des services importants tels que l’assurance maladie, le U-Pass, et qu’il est responsable d’une grande somme de notre argent ». Ainsi, selon lui, il est à ce titre indispensable de prendre « les élections au sérieux ».

Amender la loi électorale 

Alors que la loi électorale de la GSAÉD n’interdit pas les candidatures multiples, Bacher fait part de sa déception « qu’il n’y ait pas eu de modification de la loi électorale après les élections de l’année dernière ». La personne qui se présente deux fois aurait été avertie du problème par Couturier, mais a persisté. « Si ce n’est pas illégal, ça ne veut pas dire que ce n’est pas illégitime et non-démocratique », conclut Bacher.

Couturier confirme avoir abordé l’interdiction des doubles candidatures en début de semaine, mais souligne que le comité exécutif de la GSAÉD pensait que modifier une constitution déjà compliquée n’était pas opportun. Il a alors assuré qu’il proposerait, une fois ces élections passées, « des changements en public, entre autres, par rapport au fait qu’il puisse y avoir un même candidat à plusieurs postes ».

Guillaume Deschênes-Thériault, candidat à sa réélection au poste de représentant en science politique, s’était dit déterminé à appuyer ce genre d’amendement. Selon un des membres de l’AÉDEÉP, qui a préféré conserver son anonymat, les amendements relèvent du Bureau de direction, soit du conseil d’administration. Le comité exécutif peut voter, comme tous les autres membres de cette instance, mais il ne doit pas pouvoir influer sur la décision de proposer un amendement.

Une décision finale de la part du DGÉ

La politique électorale confère certaines prérogatives au DGÉ qui a un pouvoir discrétionnaire. « Il aurait pu soutenir que les candidatures multiples sont prohibées pour assurer l’intégrité des élections et éviter la compétition déloyale », confie l’étudiant anonyme en études politiques.

Couturier a toutefois annoncé, dans un message Facebook posté le 15 mars, après qu’un mécontentement général se soit fait entendre, que « suite aux commentaires des étudiants, le DGÉ a décidé d’évaluer la situation des candidatures simultanées de manière plus particulière ».

Couturier a fait savoir le même jour sa décision finale sur les élections simultanées en justifiant que « lorsqu’elles touchent des institutions entièrement gérées par la GSAÉD, ne peuvent être permises car elles empêchent de connaître la réelle intention de l’électeur ».

Une décision à effet immédiat, obligeant les personnes s’étant présentées à deux positions distinctes à en abandonner une dans les 24 heures, « faute de quoi le DGÉ ne considérera que la première demande de mise en candidature soumise initialement ».

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