Par: Maxime Jolicoeur, chef du pupitre sports
La semaine dernière, la communauté franco-ontarienne été choquée d’apprendre que le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford ait décidé d’annuler le projet de l’Université de l’Ontario français à Toronto. De plus, il a mis fin au Commissariat aux services en français de l’Ontario.
En tant que franco-ontarien fier, je n’avais aucun intérêt d’écrire une chronique à propos des Gee-Gees, ou même du sport en général, après avoir appris de cette nouvelle. Mais pour garder un aspect sportif, j’ai décidé de démontrer à notre premier ministre bien aimé que chaque athlète franco-ontarien a dû se battre, à un moment donné, pour se faire accepter ou même, pour simplement se faire comprendre.
Depuis un jeune âge
Lors de ma première saison de hockey, j’ai pu réaliser que nous étions une minorité. À la fin de la saison, chaque joueur a pu recevoir un trophée avec le nom d’équipe inscrit sur une plaque sous le trophée. Et bien moi, j’ai reçu un trophée avec une joueuse de hockey, et non un joueur. Les anglophones croyaient que le nom « Maxime » était un nom féminin. Je ne pouvais simplement pas comprendre comment que quelqu’un pouvait être aussi aveugle à son monde extérieur. Ce n’est pas comme si le nom « Maxime » était commun…
Mais bon, ce n’est qu’une fois, non? Eh bien non. La saison d’après, j’ai pu jouer à du hockey compétitif pour la première fois. Lors du premier match, à mon entrée au vestiaire, j’ai pu voir mon chandail pour la première fois et à ma surprise, quelqu’un n’était pas capable d’écrire les mots “Joli” et “coeur”. Mon nom était donc Joliseeur, au lieu de Jolicoeur. Lorsque j’ai dû l’indiquer à l’entraîneur avec mon beau vocabulaire anglais dans le temps, je me suis fait dire que ce n’était rien, et il était persuadé que mon nom était écrit comme cela.
Nous sommes ici pour rester, M. Ford
Cette saison sera ma dernière et le tout est différent qu’auparavant . Chaque joueur est francophone dans mon équipe, nos adversaires sont francophones et les officiels aussi. Et tout ça, en Ontario. Je dois maintenant m’éloigner de l’aspect sportif pour quelques instants. En 1997, Mike Harris, un peu comme notre ami Doug, a décidé de fermer l’hôpital Montfort pour des raisons de budget, encore une fois, ce salé budget…
Les conservateurs et la plupart de la communauté anglophone étaient en accord avec cette décision et, pour la première fois, les Franco-ontariens avaient l’attention des médias nationaux. Après quatre ans de guerre, le mouvement « Montfort, fermé, jamais » dirigé par Gisèle Lalonde a remporté sa bagarre pour garder le seul hôpital francophone en Ontario ouvert. 17 ans plus tard, une autre bataille attend les Franco-ontariens. Cette fois-ci, le tout est différent. Selon un sondage de CTV, 70% de leurs téléspectateurs ne sont pas en accord avec cette décision. Les Québécois et leur gouvernement sont de notre côté pour cette guerre qui s’annonce. Cette fois, nous avons les voix des jeunes Franco-ontariens. Encore mieux, nous avons des députés de Doug Ford comme Amanda Simard de Prescott-Russell qui dénoncent publiquement cette décision et beaucoup d’autres sont du même avis.
La bataille pour Montfort n’était que le début pour nous. La guerre qui s’annonce est comme le septième match de la grande finale de la Coupe Stanley ou même le Super Bowl. La guerre ne sera pas facile, elle sera longue, épuisante et difficile. Mais en tant que Franco-ontariens, nous avons une mission de nous défendre encore une fois. Malheureusement pour nous, Gisèle Lalonde indique, à la blague, que son mari ne la laisserait pas revenir à la tête du mouvement cette fois-ci. Nous devons nous battre et nous devons rester forts, ensemble.