Crédit visuel : Andrey Gosse 

Par Noémie Calderon-Tremblay – Journaliste

Rentre dans un cours universitaire et demande qui est stressé; combien d’élèves  lèveront la main, selon toi ? Moi, très certainement. Sur le campus, on se fait assaillir par des bénévoles et des slogans qui rappellent de prendre soin de soi et sa santé mentale. Qu’est-ce que ça veut dire prendre soin de toi ? J’ai fouillé sur le campus pour trouver solutions à mon questionnement existentiel.

Je suis tombée sur le défi Pleine conscience, un programme offert par le service de santé mentale et mieux-être de l’Université d’Ottawa et j’ai décidé de tenter le défi. Pour t’inscrire, il faut se diriger sur le site en ligne Mindwell. Après l’inscription, j’ai reçu des petites capsules journalières de 5 à 10 minutes, pendant 30 jours.

J’ai essayé d’être de bonne foi et de faire fi du fait que chaque petite vidéo informative était accompagnée par une musique d’ascenseur ou une voix de narrateur de publicité. J’ai eu quelques réticences en ce qui concerne le format, mais voici tout de même ce qui a capté mon attention.

Définir la pleine conscience

La pleine conscience détermine un état d’attention particulier à ce qui se passe à l’extérieur de soi, dans notre environnement immédiat, et à l’intérieur de soi; aux sensations et aux réactions de notre corps. En autres mots, c’est d’être attentif à ce qui se produit dans l’instant présent soit aux sons, aux bruits, aux couleurs et aux sensations.

Par exemple, si on lave la vaisselle en faisant de la pleine conscience, on va essayer de sentir l’eau chaude sur sa peau ou encore écouter le bruit des ustensiles qui s’entrechoquent plutôt que de penser à l’examen qu’on a passé la veille ou les prochaines tâches qui nous attendent.

Quelques principes de base et comment les appliquer

1 – Filtrer les pensées

Mindwell donne comme exemple la métaphore du train. Nos pensées sont comme des trains qui passent devant nos yeux. Plusieurs de ces trains ne vont pas dans la direction que l’on souhaite prendre, alors on ne prend que celui qui nous mène à bon port. C’est la même chose avec nos pensées, il faut apprendre à laisser passer celles qui ne nous sont pas utiles.

2- Arrêter de résister

Ce qui est inconfortable ne dure pas longtemps, à moins que l’on résiste. Il faut essayer de ne pas juger la façon dont notre corps réagit à notre environnement et aux événements. Par exemple, lorsqu’on essaie de faire un exercice de pleine conscience et que notre tête est embrouillée de pensées superflues ; accepter qu’on n’arrive pas, se calmer et cesser de lutter contre le flot de pensées.

3- Apprendre à écouter

On a parfois l’impression que de « faire compliqué », c’est faire mieux. Quand en réalité, « faire simplement » c’est amplement suffisant. Ce principe consiste à accepter que la réponse à notre question se trouve à notre portée et non à l’autre bout du monde. Bref, passer à l’action plutôt que de procrastiner en attendant l’idée du siècle.  

4- Intensifier les joies

Lorsqu’on a l’impression que notre vie tourne en rond et que notre vie à une saveur un peu fade, il s’agit d’accorder une attention nouvelle aux éléments de notre routine. Noter ce qu’il y a de différent dans ce qui semble pareil à première vue. Porter attention aux détails par exemple ; les saveurs de nos repas, aux vêtements des passagers dans le transport en commun, aux changements de voix d’un de nos professeurs.

Selon Mindwell, les effets de la pleine conscience sont multiples sur la santé mentale et physique: une meilleure concentration et une meilleure gestion du stress, une optimisation du temps de travail et augmentation du sentiment de bien-être général.

La pleine conscience c’est comme l’exercice, il faut l’intégrer à sa routine pour en ressentir les bienfaits. Dépendamment, de notre état de santé mental respectif, les exercices peuvent être faciles ou plus difficiles à intégrer à notre quotidien. Par exemple, accepter d’en faire moins peut déjà être un défi de taille pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de se mettre des limites. Mindwell propose d’intégrer quelques exercices de pleines consciences à divers moments durant la journée. Une pratique de cinq minutes par jour suffit pour en ressentir les effets positifs.

La pratique de la pleine conscience c’est un petit pas tous les jours. Ça ne va pas régler tous tes problèmes et tu ne vas pas devenir hyper performant du jour au lendemain. Mais pour l’avoir essayé, il y a une différence entre l’avant et l’après de la pratique de cet état d’esprit. Par exemple : avant on voulait monter l’Everest et maintenant on va commencer par aller en randonnée sur la colline d’à côté. Bref, on apprend à mieux se connaître et on se fixe des objectifs plus réalistes.