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Par le Comité éditorial
Lors de l’édition du 12 février, nous avons publié un article intitulé, « Services de Santé de l’Université d’Ottawa – De nouvelles accusations contre un médecin de famille », au sein duquel nous revenions sur un rapport du Collège des Médecins et des Chirurgiens de l’Ontario (CMCO) portant sur la proximité des relations entretenues entre Dr Donald Kilby et certain de ses patients.
Le Directeur exécutif des Services de Santé de l’Université d’Ottawa (SSUO), une entité indépendante de l’Université, a attiré notre attention sur plusieurs erreurs que nous avons commises au sein de cet article. Il nous a alors fait parvenir une liste de corrections à apporter ainsi qu’une formulation potentielle d’excuses à présenter à Dr Kilby.
Si nous reconnaissons que certains termes et formules employées peuvent porter à confusion, nous confirmons cependant les éléments de fond avancés au sein de l’article en question.
Premièrement, si nous avons présenté Dr Kilby comme un médecin de famille du SSUO, nous avons omis, par manque d’informations disponibles à ce sujet sur le site du SSUO, de préciser que ce dernier est également, et ce depuis de nombreuses années, le directeur des Services de santé affiliés à l’Université.
Deuxièmement, nous avions indiqué à tort que « Dr Kilby pourra continuer à officier au sein des SSUO s’il se conforme aux recommandations du CMCO ». Comme nous l’a justement fait remarquer Fisher, les recommandations du CMCO ne sont pas contraignantes. Ainsi, Fisher précise que « le SSUO n’a pas de droit de regard sur cette recommandation et Dr Kilby pourrait continuer à exercer au SSUO s’il se conforme ou non ».
Troisièmement, nous avions indiqué que le CMCO souligne « la nécessité que Dr Kilby rompe toute proximité avec ses patient.e.s ». Nous sommes d’accord avec Fisher sur le fait que cette phrase porte à confusion. Fisher nuance à ce sujet qu’il a été demandé à Dr Kilby « de transférer ces patients, [les étudiants qu’il parraine], à d’autres médecins afin de ne plus fournir des soins de santé aux personnes considérées proches de lui. Il n’est pas obligé de rompre toute proximité avec ces gens-là, seulement d’arrêter de leur offrir des soins de santé ».
Quatrièmement, nous avions rapporté que « l’étudiant en question a alors accusé Dr Kilby de conditionner son aide financière, ainsi que l’offre de soins de santé, à l’échange de faveurs sexuelles ». Comme le fait justement remarquer Fisher, le rapport ne mentionnait en réalité nullement de conditionner les soins prodigués par Dr Kilby contre des faveurs sexuelles, mais que le plaignant affirmait que Dr Kilby lui aurait proposé de lui administrer un vaccin sans l’avertir des risques encourus et en lui soulignant le coût de 1 500$ associé à ce même vaccin.
Néanmoins, le rapport fait bel et bien état d’une accusation de la part du plaignant sur le fait que le Dr Kilby aurait conditionné le soutien financier de cet étudiant international à l’octroi de faveurs sexuelles. Dr Kilby rejette cependant ces accusations et le CMCO a conclu qu’il n’était pas nécessaire de renvoyer Dr Kilby devant un Comité disciplinaire.
Fisher insiste également sur l’inadéquation de l’emploi du terme « accusation » pour évoquer à la fois le plaignant et les faits qu’il reproche à Dr Kilby, notamment en raison des conclusions du Comité. Nous estimons pour notre part que le plaignant a accusé Dr Kilby pour des faits précis et qu’il a, de fait, porté des accusations à l’encontre du praticien.
Nous respectons et défendons la présomption d’innocence. Ainsi, nous ne présumons en aucun cas la culpabilité de Dr Kilby. Nous ne faisons que rapporter des faits et les conclusions officiellement établies par le CMCO. Nous présentons nos excuses à Dr Kilby si nos propos ont pu l’offenser et induire en erreur certain.e.s lectrices et lecteurs.
Nous rappelons néanmoins la gravité de la plainte portée par son ancien patient et nous nous interrogeons sur les raisons pour lesquelles le CMCO n’a pas jugé utile d’effectuer une investigation plus poussée à ce sujet. Est-ce en raison du manque de preuves apportées par le plaignant ou parce que le conditionnement du soutien financier ne renvoyaient pas aux responsabilités médicales de Dr Kilby et donc à celles du CMCO ? Nous regrettons également qu’aucune enquête interne au SSUO, ou menée par une entité impartiale, n’ait été diligentée pour démontrer le manque de véracité de cette plainte.
Nous ne pouvons que respecter l’engagement civique et la carrière médicale de Dr Kilby. C’est pourquoi, en tant que Directeur du SSUO, nous l’appelons à tout mettre en œuvre pour garantir la transparence des pratiques menées par les médecins du SSUO, ainsi que pour garantir un espace sécuritaire aux patient.e.s du centre de santé.