– Par Alex Jürgen Thumm –

Diverses affiches grossières qui se moquent de Jésus apparaissent en guise de harcèlement sur les murs du local UCU 215, lieu de rendez-vous des chrétiens du campus, et ce, depuis le début du semestre. Trois étudiants ont approché La Rotonde avec une revendication commune : un espace chrétien sur le campus.

Dans les derniers mois, l’Université aurait reçu des plaintes de bruit à l’égard des activités au UCU 215. Après la semaine de relâche de février, elle a apposé le panneau « Secteur d’étude : silence S.V.P » sur chaque mur du local. Avant, le local n’était pas considéré comme un secteur d’étude, mais plutôt une aire de rendez-vous, explique l’étudiant Joel Regnier. « Nous sommes bruyants, il y a beaucoup de membres. Des centaines de personnes sont impliquées, donc c’est inévitable, mais nous n’avons pas d’autre place où on peut aller », estime-t-il.

En plus de se sentir marginalisés par l’Université, les chrétiens du UCU 215 sont aussi la cible d’une suite d’affiches qui tentent de les provoquer, voire de les intimider. Certains autocollants et affiches présentent vulgairement un message pro-avortement, alors que les exemples les plus extrêmes ridiculisent et démonisent Jésus. De nouvelles affiches sont apparues le 17 mars dernier. « Nous voyons que ces affiches viennent et puis disparaissent, mais nous ne nous laissons pas victimiser en les enlevant. C’est enfantin, grossier et intolérant. La tolérance est une rue à deux voies. Les gens savent que nous nous rassemblons ici, ça fait 15 années que c’est ainsi. C’est un lieu discret, on aurait pu les afficher ailleurs, mais non, ils viennent exprès ici », estime M. Regnier.

Une autre étudiante, qui n’a pas souhaité être mentionnée,  partage ces soucis. « Ceci est un problème et je veux qu’on le règle », affirme-t-elle. Hadi Wess, le vice-président entrant aux activités sociales de la Fédération étudiante, est d’accord que ces images sont choquantes pour la communauté chrétienne et que celle-ci mérite le respect.

Il n’est pas surprenant que cette marginalisation pousse les étudiants chrétiens à se demander pourquoi ils ne peuvent avoir un espace propre à eux. « Nous n’avons pas d’espace pour nous rassembler en tant que communauté, pour être ce que nous essayons d’être », raconte M. Regnier. Il note que la salle des clubs est trop petite et surchargée, il en va de même pour la salle multi-foi qui serait surtout utilisée par les musulmans. Les 15 réservations de salle accordées à chaque club ne suffisent pas pour une communauté qui se rassemble quotidiennement.

« Nous avons besoin d’un local maintenant. À l’Université, il existe un centre pour presque tout, mais aucun service pour les gens de foi. Ceux-ci doivent siner pour les espaces qui restent, pourtant ils sont si nombreux sur le campus », constate M. Regnier.