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Par Charlotte Côté et Nicolas Hubert
Peuples autochtones et industrie minière
Du crayon de plomb à l’automobile, en passant par l’ordinateur et le réfrigérateur, il semblerait qu’on ne puisse se passer de l’industrie minière. Revenant sur cet enjeu d’actualité, une série de documentaires, de conférences, ainsi qu’une exposition de photographie s’est tenue du 17 au 21 octobre sur le campus de l’Université d’Ottawa (U d’O).
Organisé par Karine Vanthuyne, professeure aux Département de sociologie et d’anthropologie, et Marie-Josée Massicotte, professeure à l’École d’études politiques, l’évènement Peuples autochtones et industrie extractive : impacts et alternatives a mis en lumière les impacts engendrés par l’industrie extractive sur les communautés autochtones d’Amérique latine et du Canada.
Les femmes au front : l’exemple de Maudilia
Au sein des communautés touchées, les femmes sont souvent à la tête des mouvements militants. C’est le cas de Maudilia López, engagée dans la protection des droits humains et de la Madre Tierra au Guatemala.
Lors d’une conférence le 18 octobre dernier, López a dénoncé le faux développement que l’industrie minière prétendait amener dans sa communauté : « L’eau et l’air sont contaminés, nos maisons s’écroulent sous le poids des machines, on ne se salue plus dans les rues, les enfants souffrent de malnutrition et la mine a créé de graves problèmes d’alcoolisme et de prostitution », s’est-elle attristée.
La responsabilité des pays industrialisés
« L’industrie est loin d’être aussi responsable qu’on aimerait qu’elle le soit », décrie la professeure Massicotte. En effet, elle seconde plusieurs affirmations d’experts : en adoptant une législation favorable aux minières, le Canada, par l’entremise de la bourse de Toronto, serait un véritable paradis fiscal pour l’industrie extractive et encouragerait ainsi les abus commis dans d’autres pays.
Un des panneaux de l’exposition photo mentionnait également que, par leur investissement massif dans le secteur extractif, de nombreux fonds de placement, comme le Régime de pensions du Canada, encouragent les activités des entreprises minières inscrites à la bourse de Toronto. À ce sujet Massicotte a tenu à rappeler que, dans le secteur privé comme public, « [les employés] qui reçoivent un chèque de paie et un fond de pension sont souvent des investisseurs du secteur extractif ».
« En tant que consommateur, on est responsable », affirme-t-elle. En considérant que l’industrie extractive rythme la majorité de nos activités quotidiennes, les activités de la semaine du 17 octobre urgeaient le public de revoir sa façon de consommer, en utilisant les ressources de manière plus responsable et durable.